Nous avons embarqué dans le Kia EV3, un SUV électrique élégant avec 560 km d’autonomie
Vous adorez le design de la Kia EV9, mais ses dimensions gigantesques l’empêchent de rentrer dans votre garage ? Kia a une solution pour vous : l’EV3. Contrairement à ce que pourrait laisser penser son nom, celui-ci n’est pas trois fois plus petit que son prédécesseur, mais il peut tout de même être considéré comme une version compacte du SUV familial coréen. C’est en tout cas avec ce modèle que le constructeur coréen a décidé de poursuivre son offensive électrique et naturellement, l’EV3 est un véhicule sur lequel Kia mise beaucoup. Design, caractéristiques techniques, atouts technologiques, on vous dit tout sur le dernier SUV 100% électrique de Kia.
Design : SUV bien conçu
Difficile de parler de l’EV3 sans évoquer son esthétique un peu particulière. Certes, le lien avec l’EV9 est évident, mais ce n’est pas la seule chose à dire à son sujet. Bien sûr, il est possible de parler de « bébé EV9 », mais si dans les grandes lignes les codes esthétiques sont similaires, l’EV3 a ses propres arguments, y compris dans l’habitacle.
Comme pour l’EV9, le design extérieur est signé Karim Habib. Le Canadien s’est amusé à jouer sur les contrastes avec les lignes de ce SUV compact tout en intégrant de nombreux éléments de la nouvelle identité visuelle de Kia. Le plus important de tous concerne la face avant et plus particulièrement le nez et les optiques de l’EV3. Il s’agit du fameux « Tiger Face » qui donne au véhicule un look engagé et sportif. Cette face avant est complétée par des flancs très travaillés et se termine par une partie arrière arrondie qui permet à la ligne de toit de plonger très loin et se termine par un long becquet.
L’ensemble est particulièrement original, mais surtout très graphique. Il est tout simplement impossible de confondre l’EV3 avec un autre VUS… à l’exception de son grand frère, l’EV9. Quand on connaît le succès qu’a connu cette dernière, notamment grâce à son esthétique soignée, on ne doute guère que la version « mini » saura convaincre.
Il serait trompeur de croire que toutes les formes de l’EV3 ne sont que vanité. Comme nous l’a confirmé le designer en chef de la marque, Karim Habib, ce jeu de contraste est mis au service du véhicule et notamment de son aérodynamisme. Ainsi, grâce à sa calandre légèrement plus large que l’arrière, et son toit plongeant prolongé par le long becquet, l’EV3 parvient à afficher un Cd (coefficient de traînée) de 0,267, ce qui est très honorable pour un SUV. Ce travail au bénéfice de l’autonomie se poursuit jusqu’au bout des roues aux jantes quasi pleines dites « diamant ».
Toujours plus d’écrans
A l’intérieur, le design est moins audacieux, mais toujours innovant. Le premier constat, assez immédiat lorsqu’on passe la porte de l’EV3, est l’espace offert à bord de l’habitacle. Sur ce point, l’absence de console centrale massive est une bénédiction. Pour le reste, le regard est attiré, comme souvent, par l’énorme « écran panoramique » qui surmonte la planche de bord. Il s’agit en fait d’une combinaison de trois écrans placés derrière une même vitre. Celui destiné à l’instrumentation et le second dédié aux médias ont une diagonale de 12,3 pouces. Ils sont séparés par un autre écran au format vertical, de 5,3 pouces qui est réservé aux réglages de la climatisation. Mais Kia a aussi eu la bonne idée d’en ajouter un quatrième, invisible la plupart du temps, sauf pour le conducteur. Il s’agit de l’affichage tête haute ou HUD qui se positionne donc au niveau du pare-brise et qui s’étend également sur 12,3 pouces ce qui lui permet d’afficher une grande quantité d’informations.
De manière générale, l’intérieur de l’EV3 est bien soigné même si le constructeur a pris soin d’utiliser des matériaux recyclés en grande proportion. Des matériaux dont on sait que même s’ils ont des vertus écologiques, ils ne sont pas toujours du meilleur effet. Ce n’est pas le cas ici, ni des plastiques et encore moins des tissus.
« Petit » SUV, mais grosse batterie
Les résultats sont donc plutôt avantageux en termes d’esthétique, mais qu’en est-il de la technique ? Tout comme l’EV6, l’EV3 est construit sur la plateforme E-GMP du groupe Hyundai-Kia, la même qui a servi de base à l’excellent Ioniq 5 N que nous avons testé récemment. Le même présente une exception et non des moindres : 400V au lieu de 800V. Qu’est-ce que ça change ? Essentiellement la puissance de recharge qui, disons-le sans détour, sera sans doute le point négatif de cet EV3, du moins sur le papier.
En effet, si en recharge classique (AC) le SUV atteint 11 kW, il plafonne à seulement 128 kW en DC dans sa version la plus puissante au lancement. C’est légèrement en dessous de la moyenne et même si l’EV3 compense avec une grosse batterie, il sera forcément à la traîne lorsqu’il faudra se connecter à une borne de recharge rapide. Kia annonce toujours un 10% à 80% en 30 minutes environ, ce qui reste raisonnable.
Le petit SUV sera doté d’une batterie assez grande de 81,4 kWh qui permettrait une autonomie allant jusqu’à 560 km avec une seule charge. Cette batterie sera associée à un moteur de 150 kW, soit 204 ch.
Heureusement, à cette base technique l’EV3 ajoute quelques fonctionnalités très sympathiques. Trois d’entre eux méritent attention :
Kia i-Pedal 3.0 : il s’agit d’un mode OnePedal ou monopédale configurable par l’utilisateur. Bien sûr, il permet de rouler avec une seule pédale, c’est le principe même de la fonctionnalité et de freiner simplement en levant le pied de l’accélérateur jusqu’à l’arrêt, mais désormais Kia permet d’ajuster le niveau de récupération et de choisir si cela l’arrêt se fera rapidement ou sur quelques mètres supplémentaires.
V2L : La recharge inversée n’est pas une nouveauté chez Kia. Cette fonction, qui permet de recharger vos appareils mobiles (smartphone, vélo électrique ou tout autre produit équipé d’une batterie), existe également sur d’autres modèles 100% électriques du groupe, mais reste la bienvenue. Surtout, sur l’EV3, il est également complété par le V2H (Vehicle to Home) pour recharger une batterie domestique, et le V2G (Vehicle to grid) pour renvoyer l’électricité au réseau.
Un OS modernisé : Kia profite également de ce nouveau SUV pour lancer une nouvelle version de son système d’exploitation. Celui-ci présente de nouvelles fonctionnalités comme un planificateur d’itinéraire grandement amélioré, mais aussi la possibilité d’ajouter de nouvelles fonctions, Kia évoque l’arrivée des plateformes de streaming, via des mises à jour OTA (over the air), comme sur les smartphones.
L’EV3 embarquera également une gamme d’aides à la conduite (ADAS) qui lui permettront d’afficher un niveau d’autonomie 2. Parmi les nouveautés de cette catégorie, on notera l’arrivée d’un assistant de dépassement automatique via le « Smart Cruise Control » de la voiture. Celui-ci, tout comme le planning, fera l’objet d’une grande attention lors de notre futur test de l’EV3.
Même si le constructeur coréen prévoit de commercialiser pas moins de 15 nouvelles références de voitures électriques d’ici 2027, l’EV3 fait sans doute partie des modèles les plus importants de la liste. En effet, c’est sur ce SUV que le constructeur comptera réaliser les plus gros volumes de ventes électriques et ce n’est sans doute pas un hasard si son prix final n’a pas été communiqué. Parallèlement, Kia adapte ses usines slovaques pour qu’elles puissent produire des véhicules électriques sur le sol européen. Ce n’est pas le cas actuellement, c’est pourquoi l’EV3 pourrait sans doute être privée du bonus écologique. Pour son constructeur, cela n’en demeure pas moins stratégique et c’est tout naturellement que Kia envisage de compléter les deux versions du lancement par deux autres itérations plus musclées. Ainsi, début 2026, une version à quatre roues motrices de l’EV3 et surtout une version GT viendront compléter le catalogue. En attendant, le petit SUV de Kia a deux ans pour faire ses preuves.
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