« Nous arrivons à un point où les négociations doivent commencer »
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« Nous arrivons à un point où les négociations doivent commencer »

« Nous arrivons à un point où les négociations doivent commencer »
Le président finlandais Alexander Stubb lors du sommet de la Communauté politique européenne à Woodstock, au Royaume-Uni, le 18 juillet 2024.

Alexander Stubb, 56 ans, est président de la République de Finlande depuis mars. Cet ancien Premier ministre conservateur a été membre de différents gouvernements de coalition, comme ministre des Finances ou ministre des Affaires étrangères. Il est l’un des plus fervents soutiens européens de Kiev, mais ouvre la porte à d’éventuelles négociations entre l’Ukraine et la Russie, dans un entretien réalisé en marge de sa visite à Paris pour le début des Jeux olympiques.

Comment jugez-vous le souhait exprimé par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, de voir la Russie participer à un futur sommet de paix ?

Zelensky joue bien ses cartes. Dès le début, il a voulu avoir l’initiative dans un processus de discussion. La balle est désormais dans le camp de la Russie. L’Ukraine et Zelensky sont dans une position beaucoup plus forte qu’il y a deux mois. Ils reçoivent les équipements et les budgets nécessaires pour maintenir leurs positions. Nous ne sommes plus dans la situation de quasi-désespoir dans laquelle nous étions au printemps avec le blocage de l’aide américaine et les difficultés de l’Europe à livrer du matériel à Kiev. Il n’y a pas non plus de percée russe. La Russie n’avance pas, selon nos renseignements, et ses pertes sont encore plus importantes qu’avant. Poutine pensait que l’Occident se lasserait de la guerre. Il pensait pouvoir attendre les élections américaines. Mais il s’est trompé.

Est-il déjà temps de parler de négociations, voire de concessions territoriales de la part de l’Ukraine ?

Il faut faire la distinction entre un éventuel processus de discussion, qui n’est pas une fin en soi, et la paix. Entamer des négociations ne signifie pas faire des concessions. Zelensky a besoin de quatre éléments pour que ce processus soit un succès. Le premier, ce sont les territoires actuellement occupés par la Russie, et ce sera sa seule décision. Ensuite, l’Ukraine a besoin de garanties de sécurité. Et c’est là que nous pouvons l’aider, par le biais d’accords bilatéraux, et d’une éventuelle voie vers l’OTAN, et bien sûr, vers l’Union européenne. (UE)Troisièmement, il faut que justice soit rendue pour poursuivre les criminels de guerre russes. Enfin, Zelensky a besoin de soutien pour reconstruire son pays.

La Russie devrait-elle retirer ses troupes en premier ?

De notre point de vue, la voie vers la paix est claire : la Russie doit se retirer. Mais on ne peut pas considérer ce retrait comme une condition préalable. Nous devons convaincre les pays du Sud que ce que fait la Russie est de l’impérialisme. Il est dans leur intérêt de mettre fin à ce conflit. (le président chinois) Xi Jinping voulait arrêter la guerre, il pouvait appeler Poutine pour le lui dire  » c’est assez ! « La Chine pourrait faire beaucoup pour mettre fin aux combats, car elle est en position de force face à la Russie.

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