Alors que le Soudan est embourbé dans la guerre depuis plus de seize mois, le chef de l’armée et dirigeant de facto du Soudan, Abdel Fattah Abdelrahman Al-Buhan, qui mène la guerre contre les Forces de soutien rapide (RSF) paramilitaires, a déclaré samedi 24 août : « Nous n’irons pas à Genève (…)« Nous nous battrons pendant cent ans. »
Les Etats-Unis ont lancé le 14 août en Suisse des négociations visant à élargir l’accès humanitaire et à établir un cessez-le-feu. Seules les RSF y ont participé, l’armée soudanaise contestant le format des pourparlers. L’envoyé spécial américain pour le Soudan, Tom Perriello, a toutefois assuré que les médiateurs avaient été en contact régulier avec l’armée par téléphone.
Les pourparlers, coparrainés par l’Arabie saoudite et la Suisse, ont impliqué l’Union africaine, l’Égypte, les Émirats arabes unis et l’ONU en tant qu’observateurs, formant ensemble l’acronyme ALPS (Aligned for Advancing Lifesaving and Peace in Sudan Group).
Une lutte armée pour le pouvoir
Elles se sont terminées vendredi sans accord de cessez-le-feu, mais avec un engagement des belligérants à garantir un accès sûr et sans entrave aux humanitaires sur deux axes routiers clés.
Le FSR est dirigé par le général Mohammed Hamdane Daglo, ancien chef adjoint de l’armée, engagé dans une lutte armée pour le pouvoir.
Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de bombardements aveugles de zones peuplées, dans le conflit qui a tué des dizaines de milliers de personnes et déplacé plus de 10 millions de personnes, selon l’ONU.