"Nous aimerions que tous les vaccins soient couverts" : l'appel à l'aide des éleveurs gersois
Les nouvelles les plus importantes de la journée

« Nous aimerions que tous les vaccins soient couverts » : l’appel à l’aide des éleveurs gersois

« Nous aimerions que tous les vaccins soient couverts » : l’appel à l’aide des éleveurs gersois

l’essentiel
Président de l’Association des éleveurs du Gers, Stéphan Sabathier lance un appel aux pouvoirs publics et souhaite un meilleur accompagnement de la Chambre d’agriculture.

Grippe aviaire, maladie hémorragique épizootique (MHE), fièvre catarrhale (BTV)… Ces pathologies animales ont fortement bouleversé le quotidien des éleveurs gersois ces dernières années. De quoi relancer le débat sur le modèle préconisé par les professionnels du secteur. Pour Stephan Sabathier, président de l’Association des éleveurs du Gers (ADEL 32), le constat est clair : « C’est dans ces moments de crise qu’on constate encore plus que nos filières locales sont les bienvenues pour les éleveurs, car il n’y a pas de contrainte de distance.

A lire aussi :
Maladies animales : une fin d’année sous pression pour les éleveurs du Gers

Pour contribuer à défendre ce modèle, l’ADEL 32 réclame aujourd’hui une chose simple : « Nous souhaitons que tous les vaccins soient pris en charge, notamment celui du FCO pour les ovins », insiste Stéphane Sabathier, dont l’association représente près de 300 éleveurs du département (dont une centaine sur le secteur court).

« Une salle qui soutient l’élevage gersois »

L’ADEL 32 réclame donc un meilleur accompagnement de la Chambre d’Agriculture du Gers. « Ce que nous souhaiterions, c’est qu’il y ait une chambre d’agriculture qui soutient clairement l’élevage gersois et qui nous soutient aussi en tant qu’association », poursuit Stephan Sabathier, qui cite en exemple le financement de l’abattoir d’Auch. « Ce sont les éleveurs qui ont mis le plus d’argent dans l’abattoir, ce n’est pas la salle », souligne-t-il.

Dans ce contexte, nul doute que les élections à la chambre seront suivies de près par les éleveurs en janvier prochain. « Depuis plusieurs années, ils ne voulaient pas nous aider ou nous aidaient sur des dossiers qui demandaient beaucoup de temps et d’énergie. La Chambre d’agriculture est la maison des agriculteurs mais il ne leur reste plus grand-chose », conclut Stéphan Sabathier.


Audrey Bourrust : « J’attends des services gratuits »

Audrey Bourrust, éleveuse de porcs noirs à Castéra-Verduzan.
DDM – NÉDIR DEBBICHE

Éleveuse de porcs noirs à la Ferme de Bidache, à Castéra-Verduzan, Audrey Bourrust préside l’association POC 32 (Porc-mouton-chèvre 32), très impliquée dans l’ouverture de la nouvelle filière multi-espèces de l’abattoir d’Auch. Devenue SAS, l’association POC 32 regroupe aujourd’hui 230 éleveurs, dont 70 actionnaires de l’abattoir.

Audrey Bourrust, dans quelle situation se trouvent aujourd’hui les éleveurs gersois ?

Dans le Gers, il existe encore de nombreux petits éleveurs et beaucoup d’entre eux vendent directement. Ils font vivre les marchés en plein air, ouvrent leur ferme au public et protègent également la beauté de la région. C’est un métier qu’il faut préserver. Nous, éleveurs, avons des inquiétudes sur le prix des céréales dans ces années qui deviennent de plus en plus difficiles. Le souci, c’est que nous pouvons encore vivre de notre travail. Aujourd’hui, ça se complique.

La question de la transmission est également au cœur de vos priorités…

Nous avons de nombreux éleveurs de plus de 50 ans. C’est un sujet dont beaucoup parlent mais je n’ai pas l’impression qu’il y ait beaucoup de choses qui se font concrètement sur le terrain. Nous sommes nombreux à nous engager dans la sauvegarde du patrimoine familial. Sur le terrain, j’ai vu l’inquiétude de ceux qui partent à la retraite et qui n’ont pas de suivi. Les jeunes ont tendance à abandonner. Il y a des normes qui nous tuent. J’ai une préoccupation concernant l’élevage en liberté. Je ne remets pas en cause toutes les normes mais le jour où nous serons touchés, je ne sais pas comment nous serons aidés. Quand on voit ce qui arrive à d’autres espèces comme les canards ou les poules et le temps que prend la compensation, il y a de réelles inquiétudes. Je comprends qu’un jeune d’aujourd’hui, notre métier ne le fasse pas rêver.

Qu’attendez-vous de la future Chambre d’Agriculture ?

J’attends un vrai service pour les agriculteurs avec des services gratuits. Aujourd’hui, quand on va à la Chambre d’Agriculture, de nombreux éleveurs nous disent que les services ne sont pas gratuits. Aujourd’hui, on a le sentiment qu’il ne faut pas oublier de se munir du chéquier lorsqu’on s’y rend. C’est vraiment dur. Ce que j’attends, ce sont des services gratuits.

Quitter la version mobile