« Nous achèverons l’élimination du Hamas, y compris à Rafah. Aucune force au monde ne nous arrêtera », dit Benyamin Nétanyahou
Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.
L’armée israélienne a annoncé mardi 9 avril dans un communiqué avoir détruit « infrastructures terroristes » dans plusieurs zones de la bande de Gaza et qu’un « Un avion a éliminé à Khan Younès un terroriste qui avait participé au massacre du 7 octobre ». Elle a fait état de combats au centre du territoire et «l’élimination de plusieurs terroristes».
Dans la ville de Gaza, une mission de l’Organisation mondiale de la santé a résumé la dramatique réalité après une visite lundi à l’hôpital Al-Shifa, détruit lors d’une opération israélienne : « Ce lieu qui était un lieu où la vie était donnée, n’évoque désormais plus que la mort »a déclaré un médecin membre de la délégation, Athanasios Gargavanis.
Dans les ruines de l’immense complexe hospitalier, l’identification des cadavres est une nouvelle épreuve pour les secours et les familles. « Nous manquons de matériel nécessaire et le temps ne joue pas en notre faveur, il faut finir avant que les corps ne se décomposent »a déclaré le directeur du service des urgences, Amjad Aliwa, à un correspondant de l’AFP.
En vingt-quatre heures, 153 décès supplémentaires ont été enregistrés, selon un communiqué du ministère de la Santé du Hamas, qui fait état de 33 360 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. La guerre a fait 1 170 morts. Du côté israélien, des civils en majorité, selon un bilan établi par l’AFP à partir de chiffres officiels israéliens.
Le Hamas dit étudier un projet d’accord de trêve
Le Hamas étudiait mardi une proposition de trêve à Gaza accompagnée de la libération des otages détenus dans le territoire palestinien. Au Caire, les pays médiateurs – Qatar, Egypte, Etats-Unis – ont mis sur la table une nouvelle proposition en trois étapes, dont la première prévoit une trêve de six semaines, a indiqué lundi soir une source du Hamas dans un communiqué. En disant » souhaiter « un accord, le mouvement a précisé qu’Israël « n’a répondu à aucune » de ses demandes. « Malgré cela, la direction du mouvement étudie la proposition (…) et informera les médiateurs de sa réponse »» a ajouté le Hamas, à la veille de l’Aïd-el-Fitr, la fête marquant la fin du mois de Ramadan, sacré pour les musulmans.
« Nous avons vu Israël faire quelques pas en avant par rapport à ce qu’il met sur la table. Et bien sûr, nous avons vu des déclarations publiques du Hamas qui n’étaient, disons, pas très encourageantes. »Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a déclaré mardi aux journalistes.
» Il est temps. Concluons ce cessez-le-feu. Nous sommes prêts. Je pense qu’Israël est prêt. Et je pense que le Hamas devrait venir à la table et être disposé à le faire également. « » a ajouté M. Sullivan.
Outre un cessez-le-feu de six semaines, la proposition prévoit dans un premier temps la libération de 42 otages en échange de 800 à 900 Palestiniens emprisonnés par Israël, l’entrée de 400 à 500 camions d’aide alimentaire par jour et le retour chez eux des habitants de la région. nord de la bande de Gaza, selon la source au sein du Hamas.
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Le Hamas exige un cessez-le-feu définitif, le retrait israélien de l’ensemble du territoire palestinien et une augmentation significative de l’aide, dont l’acheminement par voie terrestre est strictement contrôlé par Israël, qui assiège la bande de Gaza depuis le 9 octobre 2023.
Israël déterminé à lancer une offensive terrestre sur Rafah
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, déterminé à lancer une offensive terrestre à Rafah, dernier bastion selon lui du Hamas, a déclaré dimanche que « ça va arriver, il y a une date »sans toutefois préciser cette dernière. « Nous acheverons l’élimination des bataillons du Hamas, y compris à Rafah. Aucune force au monde ne nous arrêtera »a-t-il encore déclaré mardi, en visitant une base militaire.
En prévision de cette offensive, Israël souhaite acquérir un stock de tentes pouvant accueillir près de 500 000 personnes. « Je confirme qu’un appel d’offres a été ouvert, destiné à la bande de Gaza »a indiqué mardi à l’AFP une source gouvernementale ayant requis l’anonymat, sans préciser où seront installées les tentes.
Immédiatement après l’annonce dimanche du retrait israélien de Khan Younes, des milliers de déplacés sont retournés dans cette ville à une dizaine de kilomètres au nord de Rafah pour découvrir un paysage apocalyptique. Israël a discuté d’un retrait tactique de Khan Younes qui permettrait aux soldats de se préparer « la poursuite de leurs missions dans la zone de Rafah »une ville collée à la frontière égyptienne, fermée, où s’entassent près de 1,5 million de Palestiniens, en majorité déplacés.
Washington a réitéré son opposition à un « invasion militaire massive de Rafah » tandis que Paris, Le Caire et Amman tirent la sonnette d’alarme sur la « des conséquences dangereuses » d’une telle offensive, dans une tribune publiée lundi soir dans Le monde.
Mardi, lors d’une conférence de presse à Washington, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a assuré qu’Israël n’avait pas donné aux Etats-Unis de date pour une éventuelle opération militaire à Rafah, au sud de la bande de Gaza. « Non, nous n’avons pas de date pour une opération, du moins celle qui nous a été communiquée par les Israéliens »a déclaré M. Blinken aux côtés de son homologue britannique, David Cameron.
La Turquie restreint ses exportations vers Israël
La Turquie a restreint mardi ses exportations vers Israël, en réponse à la guerre à Gaza et à la colère croissante de la population turque contre le maintien de relations commerciales avec Israël. Ces restrictions concernent 54 produits, dont de nombreux matériaux de construction en acier, fer ou aluminium, mais aussi du carburant aviation.
« Cette décision restera en vigueur jusqu’à ce qu’Israël déclare un cessez-le-feu immédiat et autorise la poursuite de l’accès humanitaire à Gaza »a déclaré le ministère turc du Commerce dans un communiqué.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a par la suite affirmé qu’Israël prendrait « mesures nécessaires » contre la Turquie, dénonçant un « violation des accords commerciaux » bilatéral.
L’ONU accuse Israël d’entraver la distribution de nourriture plus que toute autre forme d’aide humanitaire
« Les livraisons de nourriture coordonnées par l’ONU sont bien plus susceptibles d’être entravées ou refusées. (…) que toute autre mission humanitaire », a déclaré mardi à Genève un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), Jens Laerke. Cela signifie, a-t-il ajouté, citant des statistiques du mois de mars, que « Les convois alimentaires censés se diriger particulièrement vers le Nord, où 70 % de la population est confrontée à des conditions proches de la famine, ont trois fois plus de risques d’être refoulés que les autres convois humanitaires. ».
Cogat, une agence du ministère israélien de la Défense chargée des affaires civiles palestiniennes, a réfuté ces affirmations mardi et a fait état sur X de l’inspection et de l’entrée de 741 camions humanitaires dans la bande de Gaza. « au cours des deux derniers jours ». « Seuls 267 camions humanitaires ont été distribués par les agences humanitaires de l’ONU à l’intérieur de Gaza (dont 146 transportaient de la nourriture) »il ajouta.
Comparaisons « sans signification »selon M. Laerke, qui a évoqué un » exigence « Israéliens sur des camions à moitié chargés avant l’inspection ou même accumulant des retards, ce qui signifie que « Les chiffres ne s’additionnent jamais » avec ceux de l’ONU.
De plus, « La moitié des convois que nous avons essayé d’envoyer vers le Nord avec de la nourriture ont été refusés » par les autorités israéliennes, selon le porte-parole d’OCHA. « L’obligation des parties belligérantes – en particulier Israël en tant que puissance occupante à Gaza – de faciliter et de garantir l’accès humanitaire ne s’arrête pas à la frontière. Cela concerne également les mouvements à Gaza. »il a insisté.
L’humanité a perdu sa « boussole morale », déplore l’ONU
« Ce qui me préoccupe profondément, c’est que nous avons perdu notre boussole morale concernant Gaza, en tant qu’humanité et en tant que communauté internationale »a déploré mardi la vice-secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed, lors d’une conférence de presse.
« Il faut faire quelque chose et vite (…) Des milliers d’enfants continuent de perdre la vie, de vivre amputés. Et des centaines de personnes attendent de rentrer chez elles, les otages”a insisté l’adjoint d’Antonio Guterres, qui continue d’appeler à un cessez-le-feu immédiat.
Un Gazaoui obtient le statut de réfugié en France
Le statut de réfugié a été accordé à un Gazaoui qui a fui la bande de Gaza en 2022 pour échapper à la « persécutions » du Hamas, par la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) qui, depuis février, juge que la zone connaît « des violences aveugles d’une intensité exceptionnelle ». Selon un document publié mardi, la CNDA accorde ce statut mais ne mentionne pas les motivations qui l’ont amenée à prendre cette décision.
La Cour distingue les besoins de protection selon que les violences aveugles observées en un lieu et à un moment donné atteignent ou non le niveau dit. « une intensité exceptionnelle ». Si « l’intensité exceptionnelle » est retenue par la Cour, il n’y a pas besoin de justification autre que de prouver qu’on habite dans cette zone, a expliqué à l’AFP Tania Racho, chercheuse en droit européen.