Mardi 14 mai, le gouvernement local de Nouvelle-Calédonie a lancé un appel à « raison et calme » après les émeutes qui ont dévasté Nouméa la veille lors de l’examen, par l’Assemblée nationale à Paris, d’une révision constitutionnelle décriée par les indépendantistes. Dans la nuit de lundi à mardi, les pompiers ont enregistré près de 1.500 appels, des centaines de voitures ont été incendiées, ainsi que plus d’une trentaine d’entreprises, de magasins et d’usines, selon un collectif de représentants du patronat. Suivez notre diffusion en direct.
Le Haut-Commissaire de la République « met en garde » les émeutiers et fait appel au GIGN. Lors d’une conférence de presse mardi, Louis Le Franc a rapporté « des tirs tendus avec des armes de gros calibre, des fusils de chasse, sur les gendarmes », pendant la nuit des émeutes. « Il n’y a eu aucun mort », dit-il clarifié. Quatre escadrons de gendarmerie mobile ont notamment été déployés à Saint-Louis, ainsi que toutes les équipes du GIGN, rapporte Nouvelle-Calédonie La 1ère.
Un couvre-feu décrété pour la nuit de mardi à mercredi. Ce couvre-feu sera effectif du mardi 18 heures au mercredi 6 heures du matin, annoncé dans un communiqué.e haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie. Par ailleurs, tout rassemblement est interdit dans le grand Nouméa, tout comme le port d’armes et la vente d’alcool dans toute la Nouvelle-Calédonie. Les 270 000 habitants du territoire sont invités à rester chez eux.
Violences toute la journée et la soirée lundi. Sur le Caillou, des violences ont rythmé la journée et la soirée de lundi, alors que les débats sur la réforme constitutionnelle s’ouvraient à Paris. A l’entrée de Nouméa, une grande usine a été victime d’un incendie criminel et entièrement ravagée par les flammes. Plusieurs supermarchés ont été pillés dans la « capitale », mais aussi dans les villes voisines de Dumbéa et du Mont-Dore.
Une réforme constitutionnelle explosive. Après avoir été adoptée par le Sénat, cette révision vise à élargir le corps électoral de l’archipel, mais donne lieu à de nombreuses tensions entre loyalistes et indépendantistes. Les dirigeants politiques peinent à s’entendre sur un nouveau statut pour ce territoire, après la tenue de trois référendums d’autodétermination où le « non » à l’indépendance est sorti vainqueur.