Jalil Narjissi, ancien rugbyman et père de Medhi, jeune international français U18 disparu en mer lors d’un stage d’entraînement en Afrique du Sud le 7 août, confie sa détresse et demande des comptes à la FFR.
Un moment bouleversant a émaillé l’avant-match entre Toulouse et La Rochelle, dimanche. Le Stade Ernest-Wallon a rendu un hommage poignant à Medhi Narjissi (17 ans), joueur du club décédé le 7 août lors d’un stage avec l’équipe de France U18 en Afrique du Sud. Le jeune demi de mêlée a été emporté par un courant arrachant de l’océan alors qu’il effectuait une séance de récupération avec ses coéquipiers. Dimanche, ses coéquipiers du Stade Toulousain ont fondu en larmes lors de l’hommage en sa mémoire qui s’est déroulé en compagnie de ses parents. Abattu, son père Jalil, ancien talonneur d’Agen, a confié lundi à France Télévisions sa tristesse inconsolable et sa colère envers la FFR.
« Nous ne l’accepterons jamais »
« Pour nous, c’était quelque chose de très fort par rapport à ce que représente Medhi, pour ces gens, son club, ses coéquipiers, la grande famille toulousaine qui était là pour Medhi, a-t-il déclaré. Notre vie s’est arrêtée le 7 août, nous survivons aujourd’hui à cette catastrophe. Ce moment nous a fait du bien. Savoir que Medhi a illuminé ces gens… Il était apprécié par tout le monde comme un garçon de 17 ans qui aime son sport, vivre, qui ne mérite pas de partir comme ça. Personne, aucun enfant. On a encore du mal à l’accepter et on ne l’acceptera jamais. »
L’ancien international marocain réclame désormais des comptes, quelques jours après la remise du rapport provisoire de l’enquête interne de la FFR sur les faits. « Nous étions sur place en Afrique du Sud (après la disparition de leur fils) », explique-t-il. « Maintenant, les responsables doivent lever la main, être jugés et punis. C’est ce que nous attendons. Nous nous préparons à nous battre pour que la vérité soit connue et que les gens soient punis. J’ai aidé la fédération à avoir un contenu clair et précis dans son rapport. Ils peuvent se renvoyer la balle. Les choses sont claires. Nous connaissons les erreurs qu’ils ont commises. »
Jalil Narjissi ne tolère pas l’imprudence du personnel qui organise cette séance de récupération sur un site non surveillé malgré la présence de panneaux avertissant du danger de ces courants arrachants. « Il y a des panneaux partout sur le chemin qui mène à la plage, constate-t-il. Les conditions étaient aussi extrêmes. Il y avait la pluie, la tempête, c’était l’hiver en Afrique du Sud. S’il n’y a pas tous les panneaux là… Ils ne sont pas aveugles. »