« Notre principe de précaution ralentit le déploiement de l’IA générative »
ENTRETIEN – Pour le patron de l’entreprise de services numériques, des facteurs culturels et réglementaires risquent de freiner ces technologies à l’heure où l’Europe et la France ont réellement besoin de réaliser tous les gains de productivité possibles.
Après avoir été vice-président de l’éditeur de logiciels Salesforce en Californie puis de Bureau Veritas en France et en Afrique, Jacques Pommeraud est depuis février 2023 le PDG de la société de services et de conseil numériques Inetum.
LE FIGARO. – Deux ans après le lancement de ChatGPT, quel bilan faites-vous de l’adoption de IA générative par les acteurs publics et économiques ?
JACQUES POMMERAUD. – Presque toutes les entreprises et administrations l’ont expérimenté et se sont rendu compte que cela leur permettait de gagner en productivité dans certains métiers. Mais contrairement aux États-Unis et à l’Asie, le déploiement à grande échelle ne progresse pas en Europe. Les dirigeants européens sont sceptiques, non pas quant aux technologies, mais quant à leur capacité à transformer leurs entreprises. Ils ont peur des obstacles à surmonter : sociaux, juridiques, réglementaires… Notre principe de précaution ralentit le déploiement de l’IA générative. Mais il faut vraiment que la France en prenne conscience…