Santé

Nos yeux révèlent notre santé, voici sept signes à surveiller – Édition du soir Ouest-France

Par Barbara PIERSCIONEK, professeur et vice-doyenne à l’Université Anglia Ruskin (Royaume-Uni).

Les yeux sont le miroir de l’âme humaine… et aussi de la santé. Sans aucune technologie, simplement en regardant droit dans les yeux, vous pouvez détecter divers problèmes de santé, bénins ou plus graves. Voici ce qu’il faut surveiller.

L’université de Californie à San Diego (États-Unis) vient de développer une application pour smartphone capable de détecter immédiatement et simplement les signes précoces de plusieurs troubles neurologiques, dont la maladie d’Alzheimer. Comment ? Via l’appareil photo du téléphone, capable de suivre les changements dans la taille des pupilles d’une personne avec une résolution inférieure au millimètre. L’analyse de ces mesures peut ensuite être utilisée pour évaluer l’état cognitif d’une personne.

L’idée n’est pas nouvelle et, à mesure que les technologies évoluent, les yeux s’avéreront de plus en plus pertinents pour diagnostiquer un large éventail de maladies. En effet, du fait de leur transparence partielle, elles nécessitent des méthodes d’examen beaucoup moins invasives que les autres parties du corps. Sans aucune technologie, rien qu’en vous regardant (ou vos proches) dans les yeux, vous pouvez détecter vous-même un certain nombre de problèmes de santé mineurs – mais pas seulement. Voici des exemples concrets de quelques caractéristiques que vous pouvez analyser.

(La version originale de cet article a été publiée dans La conversation.)

1. Une anomalie de dilatation pupillaire

La pupille, ce « trou noir » au cœur de notre œil, réagit instantanément à la lumière grâce à l’iris (partie colorée, composée de fibres musculaires) qui est capable de se contracter ou de se dilater comme le diaphragme d’un appareil photo.

Il s’adapte en devenant plus petit dans les environnements lumineux et plus grand dans les environnements plus sombres. Ce réflexe pupillaire (ou photomoteur) est couramment contrôlé par les professionnels de santé.

Une réponse lente ou retardée de la taille de la pupille peut être le signe de plusieurs affections, notamment de maladies graves comme la maladie d’Alzheimer, ainsi que des effets des médicaments et de la consommation de drogues. Les pupilles dilatées sont fréquentes chez les personnes qui consomment des drogues stimulantes, comme la cocaïne et les amphétamines. De très petites pupilles peuvent être observées chez les consommateurs d’héroïne.

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2. La couleur du « blanc de l’œil »

Un changement de couleur de la sclère (le « blanc des yeux ») indique que quelque chose ne va pas… Un œil rouge et injecté de sang peut, par exemple, être déclenché par l’abus d’alcool ou de drogues. Elle peut également être causée par une irritation ou une infection, qui disparaît dans la plupart des cas en quelques jours.

Si le changement de couleur persiste, cela peut signaler une infection, une inflammation ou une réaction plus grave aux lentilles de contact ou à leurs solutions. Dans les cas extrêmes, un œil rouge indique un glaucome, une maladie pouvant conduire à la cécité.

La sclère jaunissant est le signe le plus évident d’un ictère (jaunisse) ou d’autres lésions hépatiques. Les causes sous-jacentes sont très diverses, et ce jaunissement de la peau et des yeux est dû à un excès de bilirubine (pigment jaune) dans le sang lorsqu’elle ne peut plus être excrétée normalement par le foie. Ils comprennent une inflammation de cet organe (hépatite), des maladies génétiques ou auto-immunes, ainsi que certains médicaments, virus ou tumeurs.

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3. Hémorragie oculaire

Une petite tache rouge dans le blanc de l’œil, indiquant une hémorragie sous-conjonctivale – ou un petit vaisseau sanguin qui s’est « rompu » localement – ​​peut faire peur. La plupart du temps, il n’y a aucune raison de s’inquiéter : les causes sont rarement claires et le saignement disparaît généralement en quelques jours.

Cependant, cela peut également être le signe d’une hypertension artérielle, d’un diabète et de troubles de la coagulation sanguine provoquant des saignements excessifs. Les médicaments anticoagulants comme l’aspirine peuvent également en être la cause. Aussi, si ce problème est courant, cela peut suggérer que vous deviez limiter votre consommation de ces médicaments, ou au moins revoir la posologie.

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4. L’apparition d’un arc clair

C’est une caractéristique commune, après un certain âge, d’où son nom scientifique dearcus sénilis (pour « arc sénile de la cornée » ou gérontoxon) : un « arc » plus clair, parfois presque blanc, peut se former à la périphérie de la cornée.

C’est dû à un dépôt de cholestérol… mais ce n’est pas forcément un signe d’hypercholestérolémie, et cela ne diminue pas l’acuité visuelle. Dans certains cas, cependant, cela peut en fait être lié à un taux de cholestérol élevé et à un risque accru de maladie cardiaque. Cela peut également révéler un alcoolisme.

5. Le développement d’une petite bosse graisseuse

Parfois, les caractéristiques les plus alarmantes qui peuvent apparaître sur les yeux sont en réalité les plus bénignes et les plus faciles à traiter.

Une petite bosse kystique jaunâtre peut apparaître sur le blanc de l’œil : il s’agit d’une pinguécula, un dépôt de graisse et de protéines. Cette petite lésion (qui peut être causée par une exposition à la poussière, etc.) peut s’accompagner d’une légère inflammation et d’une irritation. Comme elle n’entraîne pas de gêne visuelle, elle ne nécessite pas forcément de traitement. Mais si une inflammation s’installe, elle peut être facilement traitée avec des gouttes oculaires ou éliminée par une petite opération.

Le ptérygion (ou ptérygie) intervient également au niveau de la sclère, mais l’impact n’est pas le même. Il s’agit cette fois d’une excroissance rosâtre évolutive qui recouvre le blanc de l’œil ; il ne présente aucun danger pour la vision jusqu’à ce qu’il commence à empiéter sur la cornée.

Heureusement, son développement est très lent. Et comme la pinguécula, elle s’enlève facilement. En fait, il faut l’enlever bien avant qu’il n’atteigne la cornée. S’il se dépose, le ptérygion formera un « film » opaque sur la cornée qui obstruera la vision. L’un des principaux facteurs à l’origine du ptérygion (comme pour la pinguecula) serait une exposition chronique aux rayons ultraviolets du soleil.

6. Des yeux qui deviennent plus exorbités

Il s’agit d’un trait du visage : les yeux peuvent être plus ou moins enfoncés, écartés… Certaines personnes ont les yeux plus exorbités que d’autres. Mais parfois ce trait évolue et on remarque une tendance des yeux à se projeter vers l’avant (on parle d’exophtalmie). L’œil semble « grandir », ce qui est notamment dû à une augmentation des muscles oculaires ; si le phénomène s’accentue, une gêne visuelle est possible, avec des douleurs, une mauvaise hydratation du globe, etc.

La cause peut être médicale et nécessiter une attention particulière. Cela peut être la conséquence d’une infection (cause la plus fréquente chez l’enfant), d’une blessure, d’une inflammation (liée à un champignon, à un abcès), d’une tumeur derrière l’œil (très rare), etc. Mais la cause la plus fréquente est une problème de glande thyroïde (80 % de ces cas de thyroïde résultent d’une hyperthyroïdie), qui déclenche une inflammation des tissus oculaires et les fait gonfler. Elle touche ensuite les deux yeux.

7. Ce que disent les paupières

Les paupières peuvent également indiquer de nombreuses maladies. Celles-ci sont généralement liées à des affections mineures des glandes qui leur sont associées.

L’orgelet, par exemple, est une infection courante et inoffensive de la base des cils par une bactérie, qui provoque un gonflement et des rougeurs localisées. Cela disparaît généralement tout seul ou avec des compresses chaudes ; s’il persiste, il peut être supprimé par une procédure simple. Le chalazion, qui apparaît sous la forme d’une bosse rouge sur la paupière supérieure et, plus rarement, sur la paupière inférieure, est provoqué par le blocage d’une glande sébacée.

Les spasmes et contractions involontaires de la paupière (myokymie) vont irriter et gêner – mais dans la plupart des cas, le phénomène est parfaitement inoffensif et est plus désagréable que dangereux. Cela peut être lié au stress, à un déséquilibre nutritionnel ou à une consommation excessive de caféine.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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