nos véhicules sont de plus en plus difficiles à réparer, dénonce une association
Dans un rapport, « Stop à l’obsolescence programmée » (HOP) appelle les pouvoirs publics à prendre des mesures pour freiner cette tendance potentiellement coûteuse pour le consommateur et néfaste pour l’environnement, notamment en instaurant un « indice de réparabilité » pour les véhicules.
Voitures électriques et batteries
La première cause de l’obsolescence des voitures vient paradoxalement d’une volonté de les rendre moins polluantes : certaines villes comme Paris ont interdit l’entrée des voitures les plus anciennes, poussant « de nombreux automobilistes à se séparer de vieux véhicules thermiques encore fonctionnels (mais polluants) », ce qui « représente un risque d’exclusion de certaines populations », note HOP en introduction.
Mais si le modèle économique actuel d’achat et d’entretien des automobiles est bien huilé, gage d’une « vie longue et saine » pour de nombreux véhicules, l’émergence des voitures électriques risque de le mettre en péril. mal, prévient l’association, qui s’interroge sur la fiabilité à long terme des batteries et leur réparabilité. Certaines s’avèrent assemblées de telle manière qu’elles ne peuvent être démontées : d’où le risque de « batteries jetables » de facto alors que celles-ci représentent « entre 30 et 40 % de la valeur du véhicule ».
Véhicules numérisés
Autre tendance qui inquiète HOP : la production de nouveaux modèles dans des usines utilisant de très grandes pièces moulées au lieu d’assembler des dizaines de tôles. Source d’économies et de légèreté pour les constructeurs, ces éléments peuvent se transformer en cauchemar pour les assureurs et les assurés : « au moindre choc, il faudra remplacer une pièce tellement importante de la voiture qu’il sera probablement plus rentable de la mettre à la casse en cas de choc», craint l’association.
Celui-ci, qui a obtenu fin 2022 l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris contre Apple pour avoir rendu difficile la réparation de ses smartphones avec des pièces génériques, fait valoir que le même problème se pose dans les véhicules actuels équipés de puces électroniques refusant » greffes » de pièces non assemblées en usine. HOP évoque également le risque d’obsolescence logicielle des véhicules très fortement digitalisés.