« Nos décisions collectives et individuelles ne doivent plus être axées sur la recherche de croissance, mais sur une recherche de résilience »
CONTREChangements climatiques et phénomènes météorologiques extrêmes, effondrement de la biodiversité, risques géopolitiques, catastrophes sanitaires… Les crises auxquelles nous sommes confrontés sont nombreuses, interconnectées et vont certainement s’intensifier dans un avenir proche. « polycrise » est ainsi utilisé dans le rapport 2023 sur les risques mondiaux du Forum économique mondial pour expliquer comment « Les risques actuels et futurs peuvent également interagir les uns avec les autres pour former une « polycrise » – un ensemble de risques mondiaux liés ayant des effets cumulatifs, de sorte que l’impact global dépasse la somme de chaque partie. »Les partis politiques qui gouverneront la France, quels qu’ils soient, doivent y faire face.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, nos sociétés reposent sur un paradigme de croissance ; c’est l’objectif qui sous-tend nombre de nos décisions économiques et politiques, trop souvent au détriment de nos écosystèmes. A cette course effrénée, nous opposons l’idée d’une économie de la résilience, qui permettrait de dépasser le débat stérile entre croissance verte supposée et décroissance. Les principes d’une économie de la résilience pourraient définir un système où l’exposition aux risques est réduite, où la capacité de réaction aux chocs multiples est importante, et où les plus vulnérables seraient protégés dans les domaines essentiels.
Premièrement, réduire l’exposition aux risques implique d’avoir une économie sobre en ressources, notamment en énergies fossiles. En effet, la survenance de ces multiples risques est en grande partie induite par le caractère vorace et non soutenable du modèle de développement actuel. Des changements profonds de ce modèle sont donc inévitables, comme le développement des énergies renouvelables, le désinvestissement des énergies fossiles et l’efficacité énergétique ; la réduction de l’exposition aux risques ne peut ainsi se faire que de manière complémentaire à l’atténuation du changement climatique et à la préservation de nos écosystèmes.
Des chaînes de valeur robustes et adaptables
De plus, notre dépendance aux ressources nous expose aux aléas climatiques et géopolitiques, alors que la sobriété a le potentiel de nous rendre moins exposés aux crises. Du point de vue de la production, le développement et la mise à l’échelle de « basse technologie » semble être une voie intéressante ; du point de vue de la consommation, la mise en œuvre d’une économie de fonctionnalité plutôt que d’une économie de biens apparaît comme une trajectoire possible.
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