Nord Stream : l’Allemagne lance un mandat d’arrêt contre un plongeur ukrainien, selon les médias – 14/08/2024 à 16:04
Des bulles de gaz du Nord Stream 2 s’échappent dans la mer Baltique
L’Allemagne a émis un mandat d’arrêt européen contre un instructeur de plongée ukrainien qui aurait fait partie de l’équipe qui a saboté les gazoducs Nord Stream, ont rapporté mercredi plusieurs médias allemands.
Les enquêteurs pensent que l’homme, dont on sait qu’il vivait en Pologne, faisait partie des plongeurs qui ont placé des explosifs sur des gazoducs reliant la Russie à l’Allemagne sous la mer Baltique en septembre 2022, ont rapporté les quotidiens SZ et Die Zeit et la télévision ARD, citant des sources anonymes.
Le bureau du procureur général allemand a refusé de commenter.
L’Allemagne avait demandé en juin à la Pologne d’arrêter l’homme en question, mais selon le magazine Del Spiegel, citant des sources de sécurité, le suspect aurait depuis quitté le pays. Interrogé, le parquet national polonais a confirmé avoir reçu une telle demande mais n’avoir pas arrêté le plongeur car il avait quitté son territoire début juillet pour se rendre en Ukraine.
Un porte-parole du gouvernement allemand a déclaré que Berlin ne faisait aucun commentaire sur l’enquête fédérale en cours sur Nord Stream et s’est montré rassuré sur les relations avec l’Ukraine.
Un autre homme et une femme – également instructeurs de plongée et Ukrainiens – ont été identifiés dans l’enquête allemande, mais aucun mandat d’arrêt n’a été émis contre eux jusqu’à présent, selon SZ, Zeit et ARD.
Les cerveaux du sabotage restent inconnus, et la Russie et les pays occidentaux s’accusent mutuellement d’être derrière les explosions.
En janvier 2023, l’Allemagne a effectué un raid sur un navire qui aurait pu être utilisé pour transporter des explosifs. Berlin avait alors déclaré aux Nations unies qu’elle soupçonnait des plongeurs entraînés d’avoir fixé des dispositifs aux pipelines à une profondeur de 70 à 80 mètres.
Les enquêteurs suédois ont trouvé des traces d’explosifs sur plusieurs objets récupérés sur le site de l’explosion, confirmant que l’attaque était délibérée.
(Reportage de Rachel More à Berlin et d’Anna Wlodarczak-Semczuk à Varsovie ; version française de Kate Entringer)