La Japonaise Tomiko Itooka est morte ce samedi 4 janvier à l’âge de 116 ans. La nouvelle doyenne de l’humanité est une nonne brésilienne du même âge.
La nouvelle doyenne de l’humanité est une Brésilienne de 116 ans, Inah Canabarro Lucas, annonce le groupe de recherche en gérontologie (GRG), spécialisé dans les supercentenaires, ce samedi 4 janvier, après la mort de la précédente femme la plus âgée du monde, la Japonaise Tomiko Itooka, 116 ans. Inah Canabarro Lucas est âgée de 16 jours de moins que la précédente doyenne.
« Son âge a été méticuleusement documenté et vérifié (…) et validé par le Groupe de recherche en gérontologie (GRG) le 8 juin 2022 », assure le GRG.
Le groupe explique qu’il « coopérera désormais avec le Guinness World Records (GWR) pour la reconnaissance d’Inah Canabarro Lucas comme la nouvelle personne vivante la plus âgée du monde ».
Devenue religieuse en Uruguay
Elle naît à São Francisco de Assis, dans le sud du Brésil, de Joao Antonio Lucas et Mariana Canabarro Lucas. Alors qu’elle affirmait être née le 27 mai 1908, des recherches ont établi qu’elle était née en réalité 11 jours plus tard, le 8 juin.
Elle est l’arrière-petite-fille du général David Canabarro (1796-1867), homme politique et militaire qui avait participé à la guerre des Farrapos, une rébellion républicaine. Elle perd son père mort au combat en 1923.
Après avoir étudié dans un pensionnat de Santa Teresa de Jesus à Santana do Livramento dans le sud du Brésil, elle quitte son pays vers 1928 pour l’Uruguay. Là, elle devient religieuse et prononce ses voeux. Elle rentre au Brésil deux ans plus tard et enseigne le portugais et les mathématiques dans une école de Rio de Janeiro. Elle retrouve ensuite le pensionnat où elle avait été élève enfant et y devient professeure dans les années 1940.
Selon son neveu, elle était « stricte, attachée à la discipline », mais aussi « affectueuse et séduisait tout le monde » comme enseignante. Très pieuse, elle assure à propos de sa longévité: « Mon secret c’est de prier ».
« Résistante, pas exigeante »
D’après une autre religieuse, sœur Lúcia Ignez Bassotto, Inah Canabarro Lucas est « toujours tournée vers les autres et non centrée sur elle-même ». Elle était décrite en 2024 comme « très résistante, pas exigeante, qui apprécie tout », mais aussi comme une personne « qui pense que tout va bien, qui a une énorme admiration pour la congrégation ».
« Elle prie pour tout le monde, elle se préoccupe de tout le monde », disait-elle de la Brésilienne supercentenaire.
Inah Canabarro Lucas aime être active, passer du temps dans le jardin de son couvent, mais aussi passer du temps avec ses soeurs. Si sa santé a décliné depuis un an, limitant ses activités, elle a longtemps aimé peindre des serviettes et jouer aux cartes.
Supportrice d’un club basé à Porto Alegre
Rien ne la prédisait à une telle longévité. Selon le GRG, « enfant, elle était si maigre que beaucoup pensaient qu’elle ne survivrait pas » jusqu’à l’âge adulte, et encore moins qu’elle dépasserait le siècle de durée de vie.
En 2018, elle avait reçu une bénédiction apostolique du pape François pour son 110e anniversaire, d’après LongeviQuest, qui se présente comme la principale base de données sur la vie et l’âge des personnes les plus âgées du monde.
Adepte de musique, elle a participé à fonder la fanfare du Pomoli Institute in Rivera en Uruguay, aux 115 instruments. Elle est également une fervente supportrice du Sport Club Internacional, club de foot brésilien basé à Porto Alegre et créé un an après sa naissance en 1909, selon la Catholic News Agency.
En 2021, elle est devenue, à l’âge de 112 ans, la personne la plus âgée au monde à recevoir un vaccin contre le Covid-19. Elle est désormais la dernière personne vivante à être née en 1908.