L’information a été publiée dimanche par le journal flamand Le standard : une athlète belge, Claire Michel, aurait été hospitalisée depuis sa participation à l’épreuve de triathlon (qui comprenait une nage dans la Seine) mercredi 31 juillet, en raison d’une infection à la bactérie Escherichia coli (E.coli). Une hospitalisation qui aurait conduit à son retrait de l’épreuve de relais mixte lundi 5 août. Largement relayée par la presse française et internationale, l’information aurait depuis été supprimée par le journal belge.
Et pour cause : si l’athlète a consulté un médecin, elle n’a pas été hospitalisée, comme le rapporte notre confrère de France 2 Matthieu Boisseau sur X. L’actualité l’a confirmé ce lundi à Vérifiez les actualités par le Comité Olympique Belge : « Nous avons vu plusieurs déclarations dans les médias nationaux et internationaux contenant des informations erronées. Veuillez noter que Claire Michel n’a pas été hospitalisée depuis quatre jours. »
Avant de préciser que si « Elle a été emmenée à la polyclinique du village olympique plus tôt dans la journée (dimanche) pour y être soignée », elle est, « Pendant ce temps, de retour dans sa chambre au village olympique. » Tout en confirmant toutefois sa non-participation, ainsi que celle de l’ensemble de l’équipe belge, à l’épreuve de relais mixte ce lundi.
De même, les autorités suisses ont démenti, selon Matthieu Boisseau, un lien direct entre la maladie de deux athlètes suisses et les eaux de la Seine. Il est donc difficile, pour l’heure, d’établir un lien direct entre la qualité des eaux du fleuve parisien et la maladie contractée par l’athlète belge, et a fortiori pour les athlètes suisses.
#triathlon Le président de la Confédération suisse exclut la pollution bactérienne #Seine pour 2 athlètes malades. « A. Briffod a eu un malaise pendant la course, S. Westermann était remplaçant et n’a pas nagé dans la Seine ». Hypothèse : virus au village olympique #paris2024
— Matthieu Boisseau (@MattBoisseau) 5 août 2024
De plus, pour le jour où s’est déroulée l’épreuve de triathlon, le 31 juillet, le Comité d’organisation des Jeux Olympiques (COJO) a révélé, a posteriori (les analyses prennent vingt-quatre heures), que la qualité bactériologique de l’eau était « très bien ». La porte-parole du Cojo, Anne Descamps, avait déclaré le 1er août que « Des échantillons prélevés hier entre 5 et 6 heures du matin ont montré des niveaux d’E.Coli compris entre 192 et 308 » UFC/100 ml (unité formant colonie pour 100 millilitres). Une fourchette bien en dessous du seuil réglementaire établi par les autorités internationales, à 1000 UFC/100 ml.
En réalité, sur toute la matinée, les données étaient légèrement supérieures, mais sans dépasser le seuil maximal. Selon le relevé qui nous a été communiqué lundi par le COJO, le niveau maximal d’E.Coli a atteint 579 UCF/100 ml, à 11h40 au pont Alexandre III.
Il en va de même pour l’autre bactérie particulièrement surveillée, les entérocoques, qui ont atteint, selon cette enquête, un maximum de 211 UFC/100 ml au point Alexandre III à 11h40, bien en dessous du seuil limite de 400 UFC/100 ml fixé par les autorités.
Il convient de noter qu’en plus de ces fausses informations de la presse belge sur l’hospitalisation de leur compatriote, de fausses unes de journaux, notamment Libérer, Des rumeurs circulent sur les réseaux sociaux, suggérant que plus d’une vingtaine d’athlètes seraient malades depuis l’événement de mercredi.
Cette photo copiant le logo de Libération fait partie d’une série de contrefaçons des médias français.
Les titres des journaux ci-dessous sont tous FAUX.
Ceci est une invention de la propagande russe.
(2/4) pic.twitter.com/4HwvOvFj0i
— OSINT aléatoire (@osint_random) 5 août 2024
Des montages grossiers, comme en témoigne la – vraie – première page du Libérer à partir du jeudi 1er août :