Non, l'entreprise « Chef Basil », dont le patron défend le SMIC à 1.600 euros dans les médias, n'a pas zéro salarié – Libération
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Non, l’entreprise « Chef Basil », dont le patron défend le SMIC à 1.600 euros dans les médias, n’a pas zéro salarié – Libération

Non, l’entreprise « Chef Basil », dont le patron défend le SMIC à 1.600 euros dans les médias, n’a pas zéro salarié – Libération
Suite à la publication d’une tribune d’un chef d’entreprise dans « Libération », plusieurs internautes l’accusent de n’avoir aucun salarié sous sa responsabilité. C’est faux.

Les limiers d’Internet ont encore frappé. Après la publication samedi sur le site de Libéré, En lisant une tribune d’un chef d’entreprise, Güney Degerli, soutenant la proposition du Nouveau Front populaire d’un salaire minimum de 1 600 euros, de nombreux internautes ont cru avoir déniché un scoop : l’entreprise sous sa responsabilité, « Chef Basil », qui produit et livre des repas, n’a aucun salarié. De quoi disqualifier, pour des commentateurs malveillants, la déclaration du chef d’entreprise, qui avait déjà milité pour le salaire minimum de 1 600 euros dans plusieurs autres médias. Comme il est désormais de coutume sur X, les critiques se sont transformées en véritable harcèlement à l’encontre de Güney Degerli. Libération prend également quelques critiques, accusé d’avoir relayé les propos d’un « imposteur ».

Un twitteur, dans une réponse sur X au tweet de Libération relayant cette plateforme, écrit par exemple, moqueur : « Le gars a en fait deux entreprises avec… zéro employé. À quel point les « journalistes » de Libération

Plus de 30 employés

Les captures d’écran publiées par cet internaute proviennent du site Pappers.fr, qui recense les informations juridiques sur les entreprises. Et dont la rubrique « salariés » semble comporter quelques bugs. Lorsqu’on tape par exemple « Libération » dans son moteur de recherche, le site affiche également zéro salarié. Ce qui est évidemment faux, sinon cet article n’existerait pas.

Surtout, lorsque l’on clique ensuite sur l’entreprise « Chef Basil » (que Güney Degerli gère via l’entreprise Cholo), le bug disparaît. Il est ainsi indiqué « entre 20 et 49 salariés » pour l’année 2021.

Contacté, Güney Degerli nous a fourni une attestation de l’Urssaf Paca (l’entreprise est basée à Marseille) indiquant un effectif moyen de 33 salariés en février. Selon lui, l’entreprise en compte désormais 35, et un de plus à la rentrée. Nous avons également pu consulter le compte de résultat, où la ligne « Effectifs » fait état d’une charge de plus d’un million d’euros. Une somme difficilement conciliable avec l’absence de salariés.

« Les pertes font partie de notre business plan »

Autre accusation portée contre ce chef d’entreprise : son entreprise serait en difficulté financière. Le résultat net de l’exercice en cours de mars 2022 à mars 2023 affiche un déficit de 620 000 euros. Pour le dernier exercice publié (2023-2024), les pertes ont toutefois été réduites de plus de moitié, tombant à 285 000 euros.

« Nous sommes une entreprise qui a levé des fonds en 2019 et 2023. Les pertes font partie de notre business plan, validé par nos investisseurs. Nous avons investi massivement dans notre laboratoire de cuisine et dans la recherche et développement, explique Güney Degerli à Vérifiez les actualités. Mais aujourd’hui l’entreprise est rentable, grâce notamment à nos investissements passés. »

Selon le compte de résultat prévisionnel, Vérifiez les actualités a pu consulter – sans toutefois pouvoir en certifier l’exactitude – la société affiche ainsi un résultat mensuel positif depuis octobre 2023, et s’attend à un bénéfice de 330 000 euros en 2025.

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