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Non, la ville ne fait rien. Comment Albi lutte contre le moustique tigre

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Chaque année, la ville réalise des traitements préventifs à l’aide de produits biologiques dans les espaces publics et s’appuie sur les prédateurs naturels (les oiseaux) pour contrôler les moustiques tigres.

Certes, nous n’avons pas encore de maladies tropicales, mais manger dehors est devenu un cauchemar. Surtout pour les peaux de moustiques. « Cette année, il y en a partout. Impossible de manger dehors », confie une habitante de La Maladrerie. A La Madeleine, une habitante se plaint que son petit-fils est couvert de piqûres dès qu’il sort dans le jardin. « En fait, ça ne sert à rien d’acheter une maison avec jardin », confie une autre. Les témoignages en ce sens abondent. A chaque fois, la question se pose : pourquoi la ville ne fait-elle rien ?

« La ville ne fait rien », corrige Bruno Lailheugue, l’adjoint à la biodiversité, bien conscient des désagréments causés par le moustique tigre (celui qui pique en journée). « C’est le côté obscur de la biodiversité », ajoute-t-il.

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L’élu souligne d’abord qu’il n’existe pas de solution miracle. « Si ça marchait quelque part, on le saurait ». La ville tente donc de réduire les désagréments en limitant la population de moustiques. Les services d’hygiène et de santé de l’Agglo réalisent donc deux traitements préventifs par an avec un produit bio (le même que pour la pyrale du buis). Les pesticides sont interdits. Mais pas question de traiter des propriétés privées.

Des pièges ? Bruno Lailheugue n’y croit pas. Leur efficacité n’est pas prouvée. « Les retours sont assez négatifs », assure-t-il. Et il faudrait en placer tous les 100/150 m. « Le piège ne peut pas attraper tous les moustiques. C’est peine perdue », poursuit-il.

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La ville a donc choisi de se concentrer sur les prédateurs. Le moustique tigre en compte trois principaux : les hirondelles, les martinets et les chauves-souris. L’idée est de surdensifier les nichoirs pour ces trois oiseaux. Deux expérimentations ont été lancées à Castelvieil et à la Maladrerie. Ainsi, autour de la halle du marché, 7 à 8 nichoirs ont été installés, 20 à l’école de la Curveillère, d’autres aux serres Rudel, à la pharmacie du Castelviel. « On verra les taux d’occupation au printemps. Si ça marche, on proposera aux particuliers de poser des nichoirs », précise l’élu.

Entre-temps, d’autres nichoirs ont été installés à l’école de Rayssac, à l’école de Rochegude et à Canavières. Et même si les occupants n’éradiquent pas tous les moustiques, cela ne fait pas de mal d’augmenter la population d’oiseaux. Au contraire !

Car pour l’élu, il sera désormais impossible de se débarrasser des moustiques tigres, il faudra donc apprendre à vivre avec eux. Et limiter leurs désagréments. « Le salut repose sur la nature. A un moment donné, il y aura une autorégulation naturelle », assure-t-il. Dans la même optique, les particuliers peuvent installer des points d’eau avec des poissons et tenter d’attirer grenouilles et libellules, grands prédateurs de larves.

Les habitants ont aussi un rôle à jouer dans cette lutte. Éliminer les eaux stagnantes dans leur logement. Un point et c’est l’invasion. Mettre des moustiquaires aux fenêtres. Enfin, le ventilateur reste le meilleur moyen de se protéger.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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