Nicolas Sarkozy porte une lourde charge contre les enseignants (et se fait réprimander)
Ville de Saint-Raphaël
Nicolas Sarkozy photographié aux « Rencontres du Futur » à Saint-Raphaël
POLITIQUE – Un retour au centre du débat, mais sans que cela soit lié à ses déboires judiciaires. Ce samedi 9 novembre, une petite phrase glissée par Nicolas Sarkozy lors du « Les rencontres du futur » suscite une vive polémique. Cet événement organisé vendredi par l’économiste (d’inspiration libérale) Nicolas Bouzou et le maire LR de Saint-Raphaël, Frédéric Masquelier, mettait en vedette l’ancien chef de l’État, qui s’est exprimé sur de nombreux sujets, à en croire Le point.
Mais c’est un extrait isolé de BFMTV qui a fini par attirer l’attention. Et pour cause, on voit Nicolas Sarkozy livrer une violente charge contre les enseignants. » Le statut d’instituteur (…) c’est 24 heures sur 24, mais qu’est-ce qu’on ne dit pas, six mois dans l’année « , a calculé l’ancien président de la République, récemment condamné pour » corruption » et » trafic d’influence « . Avant d’ironiser et de provoquer les rires du public : » Entre vacances et week-end… Alors je sais qu’il faut préparer les cours : école maternelle et section terminale « .
Pour l’ancien président de la République, « tu dois dire la vérité » qui, selon lui, consiste à affirmer ceci : « Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir un million d’enseignants. » Une vision du système éducatif, qui ignore complètement que la France est l’un des pays de l’UE où le nombre d’élèves par enseignant est le plus élevé, qui a fait bondir la gauche, mais pas que.
« C’est ce que la droite pense des fonctionnaires. Il faut écouter ce mépris envers les professeurs des écoles ! Et oser dire qu’il y a trop d’enseignants alors que nos enfants sont souvent bien trop nombreux par classe », a réagi le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure.
« Une ignorance abyssale »
» Baise-le devant une classe, ça le calmera (non, les élèves ne méritent pas ça). Soutien à tous les enseignants qui font de leur mieux, chaque jour, malgré tous les efforts du gouvernement pour détruire l’éducation nationale », a ajouté le sénateur communiste de Paris, Ian Brossat, lorsque son collègue Pierre Ouzoulias a rappelé que le salaire de Nicolas Sarkozy avait augmenté de 172 % pendant son passage à l’Élysée. » Sarkozy se démarque toujours par sa volonté d’affaiblir ce qui fait autorité dans la société. Ces propos sur des professeurs qui tiennent entre leurs mains l’avenir du pays sont consternants.s», dénonce de son côté le maire socialiste de Montpellier, Michaël Delafosse.
Le député MoDem du Doubs, Laurent Croizier a également critiqué les propos de Nicolas Sarkozy. » Allez passer ne serait-ce qu’une semaine dans une école maternelle ! Vos propos sont d’une ignorance épouvantable. Ils s’inscrivent dans la crise de l’attractivité du métier d’enseignant. Pour nos enfants, choisissons l’éducation plutôt que le mépris des enseignants », a réagi l’élu centriste.
Au-delà du monde politique, de nombreux enseignants s’indignent sur le réseau social. C’est sous sa présidence, à la rentrée 2008, que trois heures de cours ont été supprimées le samedi matin, fixant le nombre d’heures d’enseignement hebdomadaire à vingt-quatre. . Un point zéro, en quelque sorte.
Voir aussi sur le HuffPost :