Il reste le dernier président en exercice à s’être déplacé dans le Cantal. C’était en 2011 à Montboudif, la ville natale de Georges Pompidou. Treize ans plus tard, ce vendredi 24 mai à Aurillac, Nicolas Sarkozy est revenu rendre hommage à celui qui a réussi à « succéder au général de Gaulle ».
« Georges Pompidou, je l’admire et je l’aime. » A Aurillac, vendredi 24 mai, pour clôturer un colloque organisé à l’occasion des 50 ? Anniversaire de la mort du président natif du Cantal, Nicolas Sarkozy a revendiqué l’héritage pompidolien.
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« Dans ma présidence, je me suis inspiré de l’incarnation sentimentale de Georges Pompidou. » Il évoque ensuite l’affaire Markovic, au cours de laquelle son épouse, Claude Pompidou, « avait été lâchement attaquée », confrontée aux calomnies de tout Paris. « Ce qui m’a plu, c’est sa force à accepter de montrer quand il souffrait », raconte Nicolas Sarkozy. Et dans sa popularité d’aujourd’hui, il y a une grande part de sa capacité à incarner une présidence de la République humaine. Sa femme était le cœur de sa vie. »
« Il aimait sa femme. Dans tous les films où on voit Georges Pompidou, il faut voir comment il la regarde, comment il lui demande son accord, comment il lui demande son avis. J’ai aimé cette façon d’être. Et quand des événements personnels m’arrivaient, je me disais toujours : le plus important c’est d’être vrai. Vrai quand nous souffrons, vrai quand nous sommes heureux. »
Nicolas Sarkozy (Ancien Président de la République)
Son couple présidentiel demeure, son petit côté bling-bling aussi. «J’aime qu’il ait eu l’idée d’arriver en Porsche à Matignon», s’amuse Nicolas Sarkozy, jolie montre au poignet. « J’adore qu’il avoue aimer Saint-Tropez et Montboudif ! En complément, pas en opposition… »
« Intelligence politique » du successeur
Inimitable, le style Pompidou orne « l’intelligence politique du successeur du général de Gaulle, qui disait d’emblée « Je ne suis pas lui ; Je ne présiderai pas comme lui » », souligne Nicolas Sarkozy, très impressionné par « la force qu’il faut pour dire : « Je ne me mesure pas aux géants de l’Histoire ; J’existe à ma manière, selon mes propres codes.
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Quelle trace laisse-t-il au commun des mortels ? « Beaubourg », selon un nostalgique Nicolas Sarkozy. » Vous imaginez ? Le président de la République qui impose Beaubourg dans quatre ans, en plein Paris ? Aujourd’hui, il est moins bien traité que Poutine ! » Fait de roi « , » dictateur « … » Que fais-tu cher ami ? » Les crapauds à dos orange à petits pois roses, la biodiversité du plateau de Beaubourg et vous voyez se dresser sur votre chemin, instantanément, tous ceux qui n’ont rien compris au progrès, à l’intérêt de l’humanité Et qui voudraient tout stériliser et. arrête tout. »
Ces « messieurs » de la « France éternelle »
Giscard d’Estaing « avait le musée d’Orsay », Mitterrand « la pyramide de Pei » au Louvre, Chirac « le musée des arts premiers », inventorie Nicolas Sarkozy. Sa « vision », c’est le Grand Paris. « Quand je le voulais, j’étais attaqué de toutes parts… et je me souvenais de cette envie inébranlable de casser les codes. »
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Dernier président en exercice à se rendre dans le Cantal, en 2011, à Montboudif, déjà pour commémorer Georges Pompidou (à l’occasion du 100e anniversaire de sa naissance) et ses « racines », Nicolas Sarkozy s’en souvient comme si c’était hier. « C’est super ici, c’est la France ! Parce que les vaches, elles ressemblent à des vaches ; prairies en prairies ; messieurs à messieurs… C’est la France éternelle ! »
Romain Blanc