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Nicolas Gestin domine la finale du slalom en canoë et remporte son premier titre olympique

Le canoéiste français Nicolas Gestin, lors de la finale du slalom en canoë, à Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne), aux JO de Paris, le 29 juillet 2024.

En l’écoutant parler de son amour pour le canoë, qui ne l’a jamais quitté depuis ses premiers coups de pagaie à l’âge de 7 ans, en le regardant surmonter un à un les passages délicats du bassin d’eau vive de Vaires-sur-Marne, lundi 29 juillet, lors de la finale du slalom, on se persuaderait volontiers qu’il n’existe pas de discipline plus simple au monde.

C’est évidemment tout le contraire, mais c’est pourtant l’impression donnée par Nicolas Gestin, devenu champion olympique à 24 ans, dès sa première participation aux JO. Le Finistérien a également débloqué le compteur des médailles de l’équipe de France de canoë.

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Il l’a fait avec la manière, reléguant ses adversaires les plus sérieux, le Britannique Adam Burgess (2e) et le Slovaque Matej Benus (3e), à ​​plus de cinq secondes. Le Slovène Benjamin Savsek, sacré à Tokyo en 2021, et champion du monde en titre, a terminé en onzième et avant-dernière position.

Tony Estanguet, présent à Vaires-sur-Marne, fort de son double rôle de président du Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (Cojop) et triple champion olympique (victorieux en 2000, 2004 et 2012), se souvient notamment du tempérament et de la maîtrise technique du jeune homme : « Il a surclassé tous les tours, c’est impressionnant. Dans ce sport, réussir à faire un tour exceptionnel, on est quelques uns à l’avoir fait à certains moments, mais réussir quatre tours (les deux tours de qualification, la demi-finale et la finale), C’est bien au-dessus des autres. Je n’ai jamais vu ça avant. »

Fausse impression de facilité

« Il est capable de mettre de l’intensité au bon moment, de se laisser glisser sur certains passages, il a montré beaucoup de justesse dans sa navigationcontinue l’ancien champion de C1. Quand on est tendu, on a tendance à avoir plus de contrôle. Pourtant, il a réussi à être libre, à se faire confiance.

Là où d’autres ont été pénalisés, le Français a parfaitement négocié les vingt-trois portes du parcours, donnant parfois l’impression de survoler l’eau avec son bateau en carbone. Depuis la rive le long de laquelle quelque 10 000 spectateurs s’étaient massés dans les tribunes – « dont une centaine de Quimperlais », plaisante le sociétaire du club de Quimperlé – ou devant l’écran géant, installé près du podium de remise des médailles, sa navigation donne une fausse impression de facilité.

« Je reste en alerte sur un plan d’eau en constante évolution, il livre comme explication. Avant de passer la dernière porte, j’ai regardé l’horloge et je me suis dit : « Voilà, tu fais quelque chose ! » J’ai commencé à sourire dans le sprint en me disant : « Vas-y, profite. » « Je dois admettre que c’est un avantage de concourir dans la piscine où je m’entraîne régulièrement.il explique. « Je voulais montrer que j’étais dans mon jardin. »

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Accompagné du Premier ministre, Gabriel Attal, de la ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, Amélie Oudéa-Castera, de la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, et de quelques stars du canoë comme le Slovaque Michal Martikan, Tony Estanguet a également estimé, lundi, « un moment magique ». «  C’est vrai qu’on en a vécu quelques-uns ces derniers jours, mais celui-là est très fort, très symbolique, j’ai vécu cette course avec beaucoup de souvenirs personnels. »

« Aujourd’hui, il était imbattable, il avait une marge au-dessus de tous »a noté, de son côté, Denis Gargaud, champion olympique aux Jeux de Rio en 2016, que Nicolas Gestin a dépassé dans la course à la préparation des Jeux de Paris.

« Les Top Guns de l’équipe de France »

De retour sur la terre ferme après cette course époustouflante, il serre dans ses bras un autre membre de l’équipe française, Camille Prigent, qui avait échoué la veille en finale du kayak slalom. Avec Marjorie Delassus et Titouan Castryck, ces quatre étoiles montantes du canoë-kayak forment également une bande d’amis. Un lien qui s’est construit lors des entraînements et renforcé grâce à leur installation commune à Vaires-sur-Marne, pour être à proximité du stade nautique et de ses infrastructures de haut niveau.

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«  Voici les Top Guns de l’équipe de Francesourit le directeur technique national de la fédération, Ludovic Royé. Nous n’avons jamais eu autant de ressources pour soutenir les performances olympiques et paralympiques, et ces ressources n’ont jamais été aussi concentrées sur les bateaux médaillés, ce qui peut parfois générer des tensions. »

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Pour des sportifs comme eux, qui cumulent entre 160 et 200 jours de déplacements par an, ce collectif est un socle important. Tout comme l’équipe qui accompagne jour après jour la progression de Nicolas Gestin. On y retrouve le sélectionneur national, Arnaud Brogniart, qui l’a notamment aidé à décrocher sa première médaille individuelle en 2023, l’argent aux Championnats du monde, mais aussi le préparateur physique qui encadre les blocs de kiné et le travail de musculation ; le préparateur mental avec qui il anticipe ses échéances ; les responsables de la performance au sein de la Fédération française de canoë-kayak.

A l’arrivée de la finale, dans un vacarme digne d’un grand événement footballistique, l’étudiant en master d’urbanisme, qui avait pris une année sabbatique pour se préparer pleinement aux JO, a pensé à son entraîneur de club, Vincent Salmon. « Il m’a écrit quelques lignes hier, me disant notamment : ces derniers instants t’appartiennent. Ça m’a touché, parce que c’est un peu ma devise, profiter, s’amuser sur l’eau. » Il pense aussi à ses parents, ses amis d’enfance qu’il retrouve dès qu’il le peut, à Quimperlé, « toute cette tribu derrière moi, que j’ai hâte de revoir ».

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Cette médaille d’or qu’il retire soigneusement de son cou pour la première conférence de presse en tant que champion olympique pourrait-elle changer sa vie ? « Je ne sais pas, j’espère en tout cas qu’elle ne me changera pas, répond Nicolas Gestin. Je me sens bien dans ma peau et je veux que ça continue comme ça. Cela semble si simple.

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Cammile Bussière

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