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Netanyahu promet de riposter à l’attaque du Golan et s’efforce d’éviter une escalade – 29/07/2024 à 23:04

Netanyahu promet de riposter à l’attaque du Golan et s’efforce d’éviter une escalade – 29/07/2024 à 23:04

Des portraits d’enfants et de jeunes tués dans une frappe de roquette sur le village druze de Majdal Shams, dans le plateau du Golan syrien annexé par Israël, sont accrochés à la clôture du stade de football où le projectile a atterri, le 29 juillet 2024 (AFP / Jalaa MAREY)

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est engagé lundi à apporter une « réponse sévère » à l’attaque qui a tué 12 jeunes dans le Golan occupé, alors que les efforts s’intensifient pour empêcher une escalade entre Israël et le Hezbollah libanais.

Depuis des mois, la communauté internationale s’inquiète d’une conflagration régionale liée à la guerre en cours à Gaza entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre.

L’attaque à la roquette sur le Golan syrien occupé par Israël samedi a été imputée par le gouvernement israélien au Hezbollah, qui dément. Ce mouvement libanais, allié de l’Iran, a ouvert un front contre Israël, frontalier du Liban, au lendemain du début de la guerre de Gaza, en soutien au Hamas.

« Ces enfants sont nos enfants (…) L’Etat d’Israël ne laissera pas passer cela, et ne peut pas le laisser passer. Notre réponse viendra, et elle sera sévère », a déclaré M. Netanyahu, qui s’est rendu à Majdal Shams, sur le plateau du Golan situé aux frontières du Liban, de la Syrie et d’Israël.

C’est dans cette petite ville druze d’environ 11 000 habitants que 12 garçons et filles âgés de 10 à 16 ans ont péri lorsque la roquette est tombée sur un terrain de football.

Des dizaines d’habitants de Majdal Shams, certains criant « meurtrier, meurtrier », ont manifesté contre M. Netanyahu, rassemblés derrière des barrières métalliques sous la surveillance de la police.

« Dans le Golan, nous ne voulons que la paix. Que Netanyahu rentre chez lui ! C’est à cause de lui que la guerre a éclaté », a déclaré l’un d’eux, Kamil Khater.

Lors de sa visite, le Premier ministre israélien a rencontré un membre de la communauté druze, une branche de l’islam, ainsi que des résidents locaux.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (au centre) sur le site de l’attaque meurtrière de Majdal Shams sur le plateau du Golan occupé, le 29 juillet 2024 (AFP / Jalaa MAREY)

Dans la partie du Golan occupée et annexée par Israël, environ 25 000 Israéliens vivent aux côtés de quelque 23 000 Druzes, dont la plupart se disent syriens mais ont le statut de résident en Israël.

Le Hezbollah paiera « un prix élevé », a prévenu dimanche Benjamin Netanyahu, qui a reçu le feu vert du cabinet de sécurité pour « décider comment et quand répondre à l’organisation terroriste Hezbollah ».

– « Conséquences dévastatrices » –

Carte de la zone frontalière entre le Liban et Israël et du plateau du Golan (AFP / Patricio ARANA)

Craignant une guerre à grande échelle, plusieurs compagnies aériennes, dont Air France et Lufthansa, ont suspendu leurs vols vers Beyrouth.

Le Royaume-Uni a conseillé lundi à ses citoyens de quitter le Liban. « La situation évolue rapidement », a écrit le ministre des Affaires étrangères David Lammy sur X.

Orna Mizrahi, experte du Hezbollah à l’Institut israélien d’études de sécurité nationale, a déclaré que la réponse serait « plus dévastatrice que ce que (les Israéliens) ont fait jusqu’à présent, mais ce sera une réponse qui pourra être contenue par le Hezbollah et l’empêchera de dégénérer en une guerre à grande échelle ».

Entre-temps, le Hezbollah a annoncé, comme il l’a souvent fait depuis le 8 octobre, avoir lancé des roquettes et des missiles contre des positions militaires dans le nord d’Israël, après la mort de deux de ses combattants dans un raid israélien.

A Beyrouth, les habitants semblent résignés. « Toute notre vie, nous avons connu la guerre. Que pourrait-il se passer de plus ? », s’interroge Elie Rbeiz, la soixantaine, auprès de l’AFP.

Des passagers à l’aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth, après la suspension des vols vers le Liban par les compagnies aériennes, le 29 juillet 2024 (AFP/Anwar AMRO)

À Washington, la Maison Blanche s’est déclarée « confiante » qu’une guerre plus large entre Israël et le Hezbollah pourrait être évitée.

En Iran, le président Massoud Pezeshkian a prévenu qu’Israël commettrait « une grave erreur aux conséquences graves s’il attaquait le Liban », lors d’un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron.

Selon la présidence française, M. Macron a déclaré au président iranien « qu’il faut tout faire pour éviter une escalade » et a appelé l’Iran à « cesser son soutien aux acteurs déstabilisateurs ». Une nouvelle guerre « aurait des conséquences dévastatrices », selon lui.

Funérailles de victimes d’une frappe attribuée au Hezbollah libanais sur le plateau syrien annexé du Golan, dans la ville druze de Majdal Shams le 28 juillet 2024 (AFP / Jalaa MAREY)

Armé et financé par l’Iran, le Hezbollah exerce une influence prépondérante au Liban et ses détracteurs l’accusent d’être un État dans l’État. Il est considéré par les États-Unis comme une organisation terroriste au même titre que le Hamas.

– « Où pourrions-nous aller ? » –

Des enfants à l’arrière d’un camion après que des familles palestiniennes ont fui le camp d’al-Bureij dans le centre de la bande de Gaza, où l’armée israélienne a lancé de nouvelles opérations, le 28 juillet 2024 (AFP / Eyad BABA)

Sur le front sud d’Israël, l’armée poursuit ses bombardements aériens et terrestres contre la bande de Gaza, dévastée par près de dix mois de guerre et menacée de famine selon l’ONU.

Après un nouvel ordre d’évacuation de l’armée, des centaines de Palestiniens, bagages et matelas entassés dans des remorques, ont fui al-Bureij et al-Chouhada (centre).

Dans le sud de la bande de Gaza, l’armée a indiqué qu’elle poursuivait ses opérations à Rafah et Khan Younis contre le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

« C’est peut-être le 6e ou le 7e déplacement. Où pouvons-nous aller ? Tous les deux jours, ils (les Israéliens) nous demandent d’évacuer. Combien de temps cette situation va-t-elle durer ? », se lamente Mohammed al-Jouaidi, qui a fui Bureij.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël ont mené une attaque qui a fait 1.197 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Vue des destructions à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 29 juillet 2024 (AFP / Omar AL-QATTAA)

Sur les 251 personnes enlevées, 111 sont toujours détenues à Gaza, dont 39 sont décédées, selon l’armée.

En réponse, Israël a juré de détruire le Hamas et son armée a lancé une offensive qui a fait 39 363 morts, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas, qui ne donne pas de détails sur le nombre de civils et de combattants tués.

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