Nestlé Waters transforme ses eaux minérales depuis au moins 15 ans, selon Mediapart - 19/07/2024 à 08:05
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Nestlé Waters transforme ses eaux minérales depuis au moins 15 ans, selon Mediapart – 19/07/2024 à 08:05

Nestlé Waters transforme ses eaux minérales depuis au moins 15 ans, selon Mediapart – 19/07/2024 à 08:05

(AFP / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN)

Nestlé Waters utilise depuis au moins quinze ans des traitements interdits pour ses trois eaux minérales vosgiennes, rapporte jeudi Mediapart, citant un rapport d’enquête des services de répression des fraudes.

Selon Mediapart, ce rapport d’enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), dont les conclusions ont été publiées en avril, retrace notamment l’achat d’appareils UV dès 2005, et relève « l’utilisation de filtres non autorisés depuis au moins 2010 ».

Grâce à cette pratique, l’entreprise aurait pu engranger plus de trois milliards d’euros, affirme le site, citant les enquêteurs : « la différence de chiffre d’affaires réalisée en vendant ces produits comme eau minérale naturelle au lieu d’eau rendue potable par traitement est estimée à 3 132 463 297 euros pour les différentes marques et les périodes d’infraction correspondantes. »

« Nous réfutons fermement la méthode de calcul et les chiffres relayés par Mediapart », a réagi Nestlé Waters France, filiale française du géant agroalimentaire suisse, contactée par l’AFP.

Dans cette affaire d’eau minérale, le groupe fait l’objet d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet d’Epinal pour tromperie, soupçonné d’avoir eu recours à des traitements illégaux pour purifier son eau. Fin janvier, Nestlé Waters a reconnu avoir utilisé des systèmes de désinfection interdits (lampe UV, charbon actif) pour maintenir la « sécurité alimentaire » de ses eaux vosgiennes (Vittel, Contrex et Hépar).

En France, Nestlé Waters possède les marques Vittel, Contrex et Hépar, tirées et embouteillées dans les Vosges, et Perrier dans le Gard.

Réagissant à ces développements jeudi, l’ONG foodwatch, qui a porté plainte dans cette affaire, a appelé à ce que « la justice pénale avance », « se disant étonnée que cette affaire soit encore au stade de l’enquête préliminaire ».

Dans un rapport de 2022, une mission de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) estimait qu’en France, « près de 30% » des marques d’eau conditionnée « subissent des traitements non conformes » à la réglementation en vigueur dans l’Hexagone, une fourchette basse sachant que de telles pratiques sont « volontairement dissimulées ».

Nestlé a contacté les autorités en 2021 pour régulariser la situation, et « depuis, nous avons retiré les traitements en question », a ajouté jeudi le groupe dans sa réaction à l’AFP.

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