Nestlé fait l’objet d’une enquête pour forage non autorisé
Nestlé Waters, visé par une enquête préliminaire ouverte par le parquet d’Epinal pour tromperie, fait également l’objet d’une autre enquête pour exploitation de forage sans autorisation, a indiqué mardi le procureur de la ville à l’Agence France-Presse (AFP).
« Ces deux enquêtes sont toujours en cours. » et sont distincts, a indiqué à l’AFP Frédéric Nahon, confirmant une information de MédiapartLe média d’investigation affirme que Nestlé Waters a mené illégalement des opérations de forage pour extraire de l’eau et la vendre, sans autorisation, entre 1992 et 2019. Cela pourrait représenter, sur les vingt dernières années de pratique, plus de 19 milliards de litres d’eau, selon le média d’investigation, qui cite un rapport d’agents de l’Office français de la biodiversité remis au procureur de la République dans le cadre de cette enquête.
Selon ce rapport, neuf forages auraient été exploités sans autorisation, dont cinq pour les eaux de Contrex et de Vittel, captées dans les Vosges. Les quatre autres forages concernés étaient destinés aux thermes et à l’irrigation. Huit autres seraient exploités sans autorisation. « juridiquement fragile »selon les écrits des enquêteurs, dans un tableau récapitulatif, cité par les médias. Les enquêteurs de l’OFB soulignaient, dès 2012, « un écart important entre les éléments portés à la connaissance des services de l’État et la situation réelle du patrimoine de l’industriel ».
Une autre enquête ouverte pour tromperie
« Tous les forages de Nestlé Waters dans les Vosges sont connus, identifiés et autorisés par l’administration et chaque mètre cube d’eau prélevé est déclaré aux autorités »Nestlé Waters a assuré à l’AFP, précisant que « certains éléments administratifs datant de plusieurs décennies étaient en cours d’évaluation par le procureur d’Epinal » et « Nestlé Waters a été totalement coopérative ». « Nestlé Waters France paie tous les impôts et redevances dus »le groupe a ajouté.
En France, Nestlé Waters possède les marques Vittel, Contrex et Hépar, dont les eaux sont puisées et mises en bouteille dans les Vosges, et Perrier, dans le Gard. Le groupe fait également l’objet d’une autre enquête préliminaire ouverte par le parquet d’Epinal pour tromperie. Il est soupçonné d’avoir eu recours à des traitements illégaux pour purifier ses eaux vendues comme des eaux minérales naturelles.
Fin janvier, Nestlé Waters a admis avoir utilisé des systèmes de désinfection interdits (lampe UV, charbon actif) pour maintenir l’eau » La sécurité alimentaire « de ses eaux des Vosges. La semaine dernière, Médiapart avait assuré que Nestlé Waters utilisait depuis au moins quinze ans des traitements interdits pour ses trois eaux minérales vosgiennes.