Ne regardez plus en arrière – La chronique sportive de Mejdaline Mhiri – 8 décembre 2024

Comment mesurer précisément l’impact des Jeux de Paris 2024 sur le pays ? Voir ceux de Los Angeles, dans quatre ans, pour voir les efforts se poursuivre au plus haut niveau (ou pas) ? Ou grâce aux chiffres montrant que les Français ont augmenté leur activité après l’été 2024 ?

Pour l’instant, la réduction annoncée du budget du ministère dédié promet plutôt une lourde gueule de bois post-olympique et paralympique, même si l’on rêverait qu’un gouvernement progressiste redonnerait enfin au sport la place qu’il mérite. Si la révolution espérée, notamment dans le domaine de la pratique du handicap, va peut-être faire long feu, les militants de la cause se donnent encore les moyens d’y croire.

Ainsi, pour la toute première fois dans l’histoire du rugby fauteuil, un collectif féminin français a été créé la semaine dernière, à l’occasion de la 4^e édition de la Coupe Féminine. Un véritable événement dans un tournoi international réunissant 8 équipes, pour 18 nations puisque plusieurs équipes mélangent les nationalités des joueurs, trop peu nombreux pour représenter une sélection nationale de quelques-uns seulement. Après quatre jours d’affrontement à la Halle Carpentier, au 13^e arrondissement de la capitale, c’est le collectif Energie Team, précisément un regroupement de plusieurs joueuses et drapeaux, qui est monté sur la plus haute marche du podium, tandis que les Françaises se sont hissées à la 4e place.^e place, un résultat franchement honorable compte tenu de l’ancienneté du groupe : une semaine de vivre ensemble. Si le désir était premier « apprendre à mieux se connaître et à jouer ensemble »dit Anne-Élizabeth d’Accremont, une des personnalités charismatiques des Tricolores et redoutable buteuse, elles ne se sont pas contentées de faire de la figuration en remportant par exemple leur opposition contre le Brésil.

En effet, avec en ligne de mire la Coupe du monde de rugby fauteuil 2025, organisée en marge de la compétition de rugby féminin en Angleterre en août 2025, le club nommé CAP SAAA (pour Cap Sport Art Aventure Amitié), également organisateur de la Coupe Féminine , poussé à regrouper les meilleurs joueurs de rugby fauteuil de France pour leur permettre, plus tard, de se retrouver régulièrement à l’entraînement mais aussi de rejoindre l’équipe de France mixte. Rappelons qu’aux Jeux, femmes et hommes peuvent jouer ensemble, mais aucun d’entre eux n’avait été sélectionné à Paris, le collectif français de rugby fauteuil n’était que masculin. Gageons que la naissance de cette nouvelle équipe de France constitue la première pierre d’une longue histoire, pleine d’aventures et de réussites.