Samuel Eto’o, le président de la Fédération camerounaise de football, est en conflit depuis plusieurs semaines avec le gouvernement, qui a nommé le Belge Marc Brys comme entraîneur des Lions Indomptables sans son accord. Entre Eto’o et Brys, la tension est maximale, comme le montre la vidéo d’une rencontre qui a tourné au clash entre les deux hommes.
L’air est chargé en électricité dans les locaux de la Fédération Camerounaise de Football. Son président, Samuel Eto’o, est en conflit avec le ministère des Sports, qui a nommé Marc Brys entraîneur des Lions de l’Atlas sans son accord. Le Belge a été choisi par le gouvernement pour succéder à Rigobert Song après l’échec de la CAN 2024 (élimination en huitièmes de finale contre le Nigeria), alors qu’Eto’o avait déposé une short-list dans laquelle il ne figurait pas.
Un affront pour le patron de la Fecafoot (en poste depuis fin 2021), qui s’en est ouvertement plaint, jugeant cette décision « illégale ». L’ancien avant-centre de 43 ans a alors tenté d’imposer un staff à Marc Brys, mais la ministre des Sports Mouelle Kombi s’y est opposée. De quoi contrarier Samuel Eto’o, qui a annoncé la semaine dernière l’éviction du nouveau sélectionneur (qui a travaillé pour des clubs belges, néerlandais et saoudiens), avant son premier match prévu le 8 juin contre le Cap-Vert. Même si le gouvernement pouvait décider de le conserver.
Une discussion particulièrement animée
En attendant, la tension est à son comble entre les dirigeants du football camerounais. Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre une discussion entre Samuel Eto’o et Marc Brys virant à la bagarre (la date exacte n’est pas précisée, mais il pourrait s’agir de leur première interview). Après s’être disputé avec un représentant du ministère des Sports qu’il vient de virer des locaux de la Fecafoot, Eto’o revient à Brys pour lui demander de rester pour participer à une réunion. Le Belge pose alors la main sur son bras. « Ne me touchez pas comme ça, M. Coach », dit Eto’o. « Pourquoi parles-tu comme ça? » demande l’entraîneur de 62 ans. «Je suis président, monsieur», répond Eto’o. «Je suis entraîneur ici», rétorque Brys.
« Non, tu es coach parce que je t’ai nommé », corrige Eto’o en haussant la voix. « Vous n’êtes pas entraîneur parce que quelqu’un d’autre vous a nommé. Vous avez commis beaucoup d’erreurs et je vous demande de rester dans cette réunion. Parce que si vous ne restez pas, je suis obligé d’interroger mon comité exécutif, comme la loi m’y oblige. à faire. Alors je vous demande encore une fois de rester ici, s’il vous plaît.
« On ne fait pas de politique au Cameroun »
Agacé par la tournure de la discussion, Marc Brys demande alors à Samuel Eto’o : « Je suis là depuis deux mois, où étais-tu ? » «Je suis le président. On ne fait pas de politique au Cameroun», assène l’ancien attaquant des Lions Indomptables. « Ce n’est pas le cas, mais en fin de compte, c’est moi qui décide de ce que je fais », affirme Brys.
« Non, vous ne décidez pas, parce que ce que vous faites, Monsieur Coach, c’est moi qui en prends la responsabilité. Je suis le président de la fédération. Ce que vous faites, c’est moi qui en prends la responsabilité, ce n’est pas vous. » Dans votre pays, je ne le fais pas et vous ne me parlez pas comme ça, Monsieur Coach. Eto’o s’approche alors, s’énervant : « N’oubliez pas qu’en tant que footballeur, vous ne pouvez jamais me parler. Alors maintenant, je suis le président. Tu ne me parles pas comme ça. D’accord? Vous vous asseyez et nous travaillons. Arrêtez cette merde. Il est temps d’arrêter cette merde.
« Tu as été coach pendant trois semaines »
« Mais dans quel pays pensez-vous être, monsieur ? Je peux faire ça en Belgique ? Pensez-vous que je peux faire ça en Belgique ? insiste Eto’o. « Toi, non, tu ne peux pas faire ça. Tu n’as jamais été entraîneur », lui rappelle Brys. «J’étais entraîneur», se défend Eto’o. «Pendant trois semaines (à Antalyaspor, entre décembre 2015 et janvier 2016, NDLR)», tacle Brys. « Oui et j’étais un très, très grand joueur », rétorque Eto’o. Le technicien belge lui serre alors la main et lui dit : « Félicitations », avant de repartir. « Et si vous franchissez (la porte), vous ne reviendrez pas », prévient Eto’o, avant de demander à réunir son comité exécutif.