Naval Group signe enfin le contrat de vente de quatre sous-marins aux Pays-Bas
C’est une excellente nouvelle pour Naval Group qui concrétise une campagne commerciale qui a duré plus de sept ans. Selon nos informations, qui confirment celles du Chaîne Pressele groupe naval français va signer ce lundi avec le ministère néerlandais de la Défense le contrat de vente de quatre sous-marins expéditionnaires de la famille Barracuda destinés à remplacer les navires néerlandais actuels en service depuis le début des années 1990. Naval Group s’est engagé à livrer les deux premiers sous-marins – Orka (Orca) et Zwaardvis (Swordfish) – dix ans après la signature du contrat. Les deux autres submersibles – Barracuda et Tijgerhaai (Tiger Shark) – doivent être livrés avant fin 2039.
Il était urgent que la Marine royale néerlandaise lance rapidement ce programme de renouvellement de la flotte sous-marine de la Royal Navy, baptisée Orka. Car le premier des quatre sous-marins de la classe Walrus a déjà été retiré du service en octobre 2023. La durée de vie d’un sous-marin est en moyenne de 25 à 30 ans. Mais pour signer ce contrat, il a fallu devant le juge néerlandais des référés rejeter le recours suspensif déposé par le groupe allemand TKMS (ThyssenKrupp Marine Systems), l’un des trois concurrents de Naval Group qui était en concurrence. Ce qui a été fait fin juillet. Le groupe français et le ministère néerlandais de la Défense devaient également trouver un accord sur la place de l’industrie néerlandaise dans ce programme. Il a été signé le 10 septembre entre le gouvernement néerlandais et NGroupe aval.
Un programme évalué à 5,65 milliards d’euros
Le montant de ce programme de remplacement des capacités sous-marines jusqu’en 2039 inclus s’élève à 5,65 milliards d’euros, selon des documents officiels néerlandais. Ce montant comprend également un delta pour l’exploitation des sous-marins et la provision pour risques. Ce programme de remplacement de sous-marins est l’un des plus grands projets d’équipement du ministère néerlandais de la Défense. Le programme Orka s’inscrit également dans un projet plus vaste aux Pays-Bas qui vise à renouveler la quasi-totalité de sa flotte. Soit plus de 20 navires pour un investissement estimé à plus de 11 milliards d’euros.
Ces futurs sous-marins (environ 3 000 tonnes immergées) à propulsion diesel-électrique devront assurer plusieurs missions de la Marine royale néerlandaise : détection et destruction des sous-marins et navires de surface ennemis, collecte d’informations stratégiques ou tactiques, y compris en temps de paix, forces spéciales. opérations, exercices conjoints avec des frégates et des hélicoptères et dépôt de mines marines. Selon Naval Group, « le Barracuda conventionnel est un sous-marin extrêmement silencieux, puissant, polyvalent, discret et endurant, qui peut être déployé loin et longtemps ». Cela correspond aux besoins des Pays-Bas qui doivent protéger les infrastructures et les routes maritimes tout comme ils doivent défendre les territoires d’outre-mer. Ils ont également une vision de coalition expéditionnaire.
Par ailleurs, le système de gestion de combat (CMS), le cerveau des sous-marins (Sycobs), sera fourni par Naval Group. Il doit être capable de faire fonctionner des missiles américains, notamment des missiles de croisière. Tomahawk ainsi que des torpilles.
Coopération étroite avec l’industrie néerlandaise
Le montant de l’accord de coopération industrielle obligatoire (ICA) s’élèvera tout au long de la phase de production des sous-marins à près d’un milliard d’euros. C’était également l’un des critères de sélection importants du ministère néerlandais de la Défense. Cet accord contient un plan de coopération industrielle impliquant les industries et instituts de recherche néerlandais, dans le but de renforcer l’autonomie stratégique des Pays-Bas. « Il y a beaucoup d’entreprises néerlandaises qui participent au projet Royal IHC, Thales… Nous avons tout un environnement d’entreprises néerlandaises »nous observons chez Naval Group. En revanche, la coque épaisse et l’intégration du sous-marin seront réalisées à Cherbourg. D’autres sites seront concernés comme Lorient, Brest, Ruelle et enfin Ollioules (CMS).
Dans le cadre de cet accord, Naval Group coopérera pendant vingt ans avec de nombreuses entreprises néerlandaises, dont le chantier naval Royal IHC spécialisé dans le dragage, qui fabriquera des sous-ensembles de sous-marins, et des instituts de recherche clés. Le maintien en condition opérationnelle (MCO) des sous-marins offrira également aux entreprises néerlandaises la possibilité de rejoindre la chaîne d’approvisionnement de Naval Group.