« C’était la fin du monde », a raconté à la presse une rescapée britannique du « Bayesian », Charlotte Golunski, qui a raconté le naufrage du voilier de luxe dans lequel elle se trouvait avec sa fille, Sophia, âgée d’un an seulement, dans la nuit de dimanche à lundi, au large de Porticello en Sicile. Mercredi, cinq corps ont été retrouvés, en plus du premier corps qui avait été retrouvé peu après le naufrage. Une personne était toujours portée disparue mercredi soir.
« Le tonnerre, les éclairs et les vagues faisaient danser le navire », a raconté Charlotte Golunski, 35 ans, au quotidien italien Corriere della Sera. Elle et son mari, James Emsilie, ont tout de suite compris que les éléments déchaînés pouvaient les engloutir. Ils ont dû fuir à tout prix et rejoindre le pont du navire avec leur fille. « Une course vers le désastre car c’était l’enfer et mon mari et moi avions du mal à subvenir à nos besoins… Et dans ce désastre, je ne sais pas comment il était possible de rester en vie », a-t-elle expliqué.
« Les cris des autres »
« Pendant deux secondes, j’ai perdu ma fille dans la mer, puis je l’ai rapidement serrée dans mes bras au milieu de la furie des vagues », a-t-elle raconté à La Repubblica, un reportage rapporté par la BBC. Charlotte Golunski a ensuite maintenu Sophia à flot « de toutes ses forces, les bras tendus vers le haut pour l’empêcher de se noyer ».
« Il faisait sombre. Dans l’eau, je n’arrivais pas à garder les yeux ouverts. J’ai crié à l’aide, mais tout ce que j’entendais autour de moi, c’étaient les cris des autres », raconte-t-elle, la gorge serrée. Puis des cordes et des gilets de sauvetage sont arrivés du bateau voisin, celui des Hollandais. Tous trois ont été sauvés, ainsi que douze autres personnes. Mardi, Charlotte Golunski, son mari James Emsilie et leur fille d’un an Sophie ont pu quitter ensemble l’hôpital Di Cristina de Palerme.
Quelques heures avant la tornade qui a frappé lundi à l’aube, la fête battait son plein sur le « Bayesian », le navire transportant 12 passagers et 10 membres d’équipage. Mike Lynch, un riche homme d’affaires surnommé « le Bill Gates britannique », célébrait avec amis, collègues et avocats son acquittement en juin dernier dans un procès pour fraude aux Etats-Unis qui aurait pu lui coûter de nombreuses années de prison. Le navire a coulé en quelques minutes et 15 personnes ont été secourues.