National – « Il va falloir apprendre à vivre avec… » : pleurant la perte d’un de ses joueurs, Vienne joue son rôle ce dimanche à Marcq-en-Barœul
Promu la saison dernière, les Viennois ont terminé la saison avant-derniers et doivent jouer leur continuation en National ce dimanche, sur la pelouse de l’Olympique Marcquois. Dans un contexte particulier, pleurant le décès de son joueur Pierre-Mathieu Fernandes, le club doit profiter de ce match de barrage pour voir la lumière au bout du tunnel.
« C’est sûr, d’un point de vue comptable, c’est décidément une année compliquée. » Le manager du CS Vienne, Philippe Buffevant, ne cache pas son visage. Il sait que lui et ses joueurs ont vécu une année difficile en National. Cependant, malgré une saison régulière se terminant à 15e place, avec seulement trois matches gagnés, ce dernier veut tirer du positif : « Je dirais que les joueurs ont quand même progressé, même si cela ne se voit malheureusement pas sur le terrain. »
Vienne a connu une promotion inattendue l’année dernière et souhaite désormais poursuivre son aventure en troisième division du rugby français : « Quand on gagne le droit sportif de monter, ce sont les joueurs qui décident. Aujourd’hui, nos joueurs veulent jouer au plus haut niveau. Donc c’est clair que ça nous est tombé dessus (la promotion l’année dernière). Même si c’est compliqué, c’est ça reste une période vraiment particulière, ça nous permet toujours de progresser et de voir à quoi ressemble le haut niveau. Aurions-nous fait une meilleure saison en Nationale 2, on ne le saura pas, mais je ne pense pas qu’on nous ait volé ce qui nous est arrivé là ? année. »
Retrouvailles avec Marcq-en-Barœul
Avant cette rencontre décisive, le club auvergnat n’avait plus joué depuis le 27 avril et a donc dû gérer cette longue période de trois semaines sans opposition. : « On ne sait pas exactement si ça va être bien ou pas. Nous avons gardé nos semaines types et le même volume d’entraînement. Cette période sans matches a permis aux joueurs de se régénérer mentalement. Est-ce que cela sera bénéfique ? II ne pourra que Je vous le dirai dimanche soir (après la finale). En tout cas, nous avons tout fait pour que nos joueurs arrivent dans les meilleures conditions. Les Viennois retrouveront Marcq-en-Barœul (tout juste battu par Langon), qu’ils avaient déjà affronté en Nationale 2 la saison dernière. Le manager a pris le temps d’analyser le jeu des nordistes : « Nous avons analysé la vidéo en essayant de trouver des points faibles mais il n’y en a pas beaucoup. C’est une équipe solide et soudée qui termine la saison comme un boulet de canon. »
Vienne se déplacera sur la pelouse de l’Olympique Marcquois et devra donc certainement faire face à une ambiance hostile, qui est pourtant loin d’effrayer son manager : « C’est une chance de jouer ce genre de matches. C’est une finale. Il faut que ça nous galvanise. Nous avons joué dans de très bonnes ambiances cette année. Les joueurs ont la chance de vivre des émotions comme ça, devant un public nombreux et chaleureux et très enthousiaste. excité de jouer un match comme celui-ci.
Un contexte particulier
En plus d’avoir vécu une saison difficile, un contexte bien particulier entoure le CS Vienne depuis une dizaine de jours, avant l’un des matchs les plus importants de sa saison. Les Viennois pleurent la perte de leur coéquipier, Pierre-Mathieu Fernandes, décédé dans un tragique accident de voiture le 4 mai. Le président du club, Yan Arnaud, explique l’ambiance qui a pesé ces derniers jours : « On a vécu toutes les émotions avec cette promotion l’année dernière, on avait l’impression de marcher sur l’eau, que tout se passait bien mais finalement on rappelle que vous n’êtes pas grand chose dans ces moments-là. On est encore passé par toutes les émotions « C’est beaucoup de tristesse, beaucoup d’incompréhension, on a tout mis en place pour soutenir les gens qui le voulaient. »
Dans la tourmente et la tristesse, il évoque aussi ce match de barrage qui se présente à ses joueurs, avec l’espoir de voir la lumière au bout du tunnel : « Tout le monde peut réagir différemment. Vendredi nous avons la cérémonie religieuse, dimanche nous jouons une finale. C’est évidemment important pour nous de gagner ce match, mais c’est juste du sport. J’ai une pensée sincère pour la famille, perdre un enfant n’est jamais facile. On a des joueurs qui sont touchés et il va falloir apprendre à vivre avec. Il va falloir rebondir, cela passera peut-être par une victoire ce week-end. L’état d’esprit des Viennois n’a pas changé, malgré la terrible nouvelle tombée au début du mois. Le manager Philippe Buffevant dit : « Je sens que les joueurs sont plutôt concernés, combatifs. Ils savent que s’ils ne sont pas meilleurs que Marcq-en-Barœul, ils perdront. C’est aussi simple que cela. »
Nous devions avancer
Depuis quelques jours, un report du match a été évoqué par le club, nous explique le président : « Je me suis posé la question assez vite, mais en discutant avec le manager Philipe Buffevant, on s’est dit qu’il fallait passer à autre chose. Tout le monde veut désormais passer à la saison prochaine. Vienne donnera tout pour passer cette étape difficile, tant sur le plan sportif qu’extérieur.
Entre deuil et compétition, le CS Vienne vit des derniers jours mouvementés. Il faudra sans doute une victoire ce week-end pour pleurer pour la première fois la perte de son joueur. Avant le match, le club nordiste rendra hommage à Pierre-Mathieu Fernandes : « Le club de Marcq-en-Barœul nous a gentiment proposé de faire une minute d’applaudissements avant le match et nous les remercions. Il faut savoir aussi qu’on a dû recevoir près d’un millier de messages d’hommage et franchement, dans ces moments-là, ça fait du bien de dire que notre sport a des valeurs d’entraide. »