Nathalie Loiseau fustige les eurodéputés d’extrême-droite qui « auraient été corrompus »
Le scandale a éclaté mercredi 27 mars lorsque les services de renseignement tchèques ont révélé qu’un vaste réseau d’influence russe opérait dans l’ombre au sein de l’institution parlementaire européenne. Selon les premiers éléments de l’enquête, le réseau était financé par Moscou et visait à diffuser une propagande pro-russe en Ukraine.
Jeudi, le Premier ministre belge Alexander De Croo a affirmé que « la Russie avait approché les députés européens, mais les avait aussi payés » pour diffuser des messages pro-Kremlin, sans révéler aucun nom. La propagande a été menée via le site Internet Voice of Europe et a étendu son influence « jusqu’au Parlement européen », a-t-il ajouté.
Une affaire qui n’est pas sans rappeler celle du « Qatargate » en décembre 2022, quand Eva Kaili, alors vice-présidente grecque du Parlement européen, ainsi que plusieurs députés européens, avaient été arrêtés puis écroués pour des soupçons de corruption avec le Qatar.
« Affaire très grave »
L’enjeu de cette enquête est d’autant plus grand que les électeurs européens s’apprêtent à voter dans moins de dix semaines pour élire leurs représentants au sein de l’Union européenne.
Pour Nathalie Loiseau, c’est évidemment « un choc mais pas une surprise », le fait que « la Russie tente d’influencer les députés européens » n’étant ni nouveau ni inconnu. « Le choc, c’est d’apprendre que certains députés auraient cédé face à la Russie, non par conviction mais parce qu’ils étaient corrompus », dit-elle.
Alors qu’elle était tête de liste LREM pour les élections européennes de 2019, l’actuelle députée européenne Renaissance a dû reconnaître avoir été candidate en 1984 sur une liste d’extrême droite à Sciences-Po Paris. Maintenant président du sous-comité « sécurité et défense » du Parlement européen, Nathalie Loiseau s’indigne de l’extrême droite « allemande et française » et affirme avertir « depuis longtemps ». « Depuis des décennies, la Russie s’investit pour tenter de manipuler nos opinions et cela passe par la désinformation sur les réseaux sociaux, il y a aussi des tentatives d’approcher des politiques pour les influencer, les corrompre pour en faire des propagandistes de la Russie », a-t-elle détaillé sur franceinfo.