Le Premier ministre indien revendique la victoire, mais avec une majorité parlementaire réduite, et une opposition qui en ressort renforcée. Un plan spécifique de réformes économiques a déjà été élaboré pour marquer les cent premiers jours de la nouvelle ère « Modi 3.0 ».
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En Inde, au terme du plus grand exercice démocratique de la planète, avec plus de 950 millions d’électeurs inscrits, le Premier ministre indien Narendra Modi a revendiqué la victoire de son parti le BJP et de ses alliés, mardi 4 juin, aux élections législatives. Les résultats ne sont pas encore définitifs. L’opposition devrait sortir plus forte de ce scrutin, mais tout indique que le BJP conservera une courte majorité et donc que Narendra Modi sera reconduit pour un troisième mandat.
On peut déjà tirer quelques enseignements de l’avènement, au forceps, du « Modi 3.0 ». Un troisième mandat que tous les sondeurs et analystes annoncent comme inévitable. D’un côté, il apparaît que le BJP, son parti, ne pourra pas gouverner seul, ce qui donnera de fait plus de poids aux autres membres de la coalition gouvernementale. L’opposition est alors en passe de doubler son nombre de sièges au Parlement. Et enfin, sur le plan personnel, Narendra Modi conserve son poste de député, mais avec cinq fois moins de voix que lors du scrutin précédent. Conclusion, si le statut de leader de Narendra Modi n’est pas remis en cause, sa toute-puissance est aujourd’hui contestée.
C’est l’expression de « l’incroyable pouvoir de la démocratie indienne« , pour reprendre les mots du chef de la commission électorale, malgré les efforts du gouvernement et du BJP pour museler l’opposition et réprimer les minorités musulmanes. Durant la campagne, de nombreux journalistes locaux et correspondants étrangers ont subi la pression des autorités, un mal nécessaire. justifié par ce diplomate nationaliste indien proche de Narendra Modi : «Nous avons de nombreuses minorités actives dans notre société et nous ne voulons pas qu’elles soient influencées par d’autres pays. Cela compliquerait notre tâche. Comme en Géorgie, regardez, la loi sur les agents étrangers est beaucoup moins sévère que celle des États-Unis. Et malgré cela, cela a provoqué des émeutes massives, qui ont même été soutenues par les ministres européens. Il faut être prudent à la maison« .
En 2023, l’Inde est le pays qui a le plus privé ses populations d’accès à internet, avec 84 pannes, soit six fois plus que l’Iran et dix fois plus que la Birmanie. Les électeurs indiens se sont donc rendus aux urnes pour adresser un message à leur Premier ministre. Une sanction relative, car tout indique que Narendra Modi restera Premier ministre. Et tout est déjà prêt. Un plan précis de réforme économique a déjà été imaginé pour marquer les cent premiers jours de la nouvelle ère Modi : développement des accords de libre-échange, pour ancrer le rôle central de l’Inde dans des secteurs ciblés, médicaments, équipements médicaux, voitures électriques, énergie verte et électronique. Narendra Modi envisage également de s’attaquer au droit du travail pour donner aux entreprises plus de flexibilité en matière de licenciement. « Modi 3.0 » prévoyait d’aller encore plus vite, sans présumer qu’il aurait besoin d’un large soutien au Parlement et ce n’est pas la voie à suivre.