Nantes, première équipe à retrouver Barcelone en Ligue des Champions
A égalité, ballon en main à sept secondes de la fin dans une salle chauffée au rouge, les Nantais ont cru avoir tout renversé dans une seconde période incroyable, après avoir été menés à cinq buts (16-21, 33e) face au grand Barça. Ils pensaient avoir tout perdu lorsque la folie de cette soirée d’Halloween a franchi une dernière étape : les arbitres ont exclu le demi-centre du « H » Rok Ovnicek, coupable d’avoir appuyé sur le buzzer du temps-mort à la place de l’entraîneur Grégory Cojean, qui est interdit. Et ils ont donné le ballon gagnant aux Catalans, en double supériorité numérique…
Mais le gardien Ivan Pesic a sorti sa baguette magique pour détourner le tir d’Aitor Ariño à bout portant, et tous ses partenaires se sont jetés sur lui sous les rugissements de joie de la foule. « Merci à Ivan d’avoir fait cet arrêt, dit Cojean. Sinon, nous aurions très mal dormi. Je suis très fier de mon équipe, on a fait un match fou contre la meilleure équipe du monde. » Nantes a fait un truc de fou ce jeudi. «Nous avons parcouru un long chemin, murmura Thibaud Briet. À un moment donné, lors de la fin du match, je sors de ma concentration et je me dis : je n’ai jamais vu la salle comme ça. Les fans sont fous, ça restera gravé. »
« Je n’ai jamais vu une pièce comme celle-ci. Les fans sont fous, ça restera gravé »
Ce nul improbable a le goût d’une grande victoire et ce point, le premier perdu par le champion d’Europe Barcelone en sept journées de Ligue des Champions, vaut de l’or. A mi-étape de poules, Nantes pointe à la deuxième place derrière le Barça dans ce groupe B d’une densité fascinante, avec seulement quatre longueurs d’avance sur Magdebourg, 7e et premier potentiel non-qualifié pour les huitièmes de finale.
Au coup d’envoi, l’Ultr’H avait déployé une immense bannière représentant un monstrueux Neptune, le dieu romain de la mer. Mais pendant cinquante minutes, ce sont les petits démons de l’Espagne qui ont dansé sur le sol dans leurs terrifiants maillots d’un jaune-vert fluo indéfinissable. Surtout les deux Catalans qui ont été les plus acclamés lors de la présentation de l’équipe : Dika Mem, la machine à marquer de l’équipe de France, et Emil Nielsen, ex-gardien adoré de Nantes (2019-2022). Avec tout leur savoir-faire, les Barcelonais ont dicté « un rythme d’enfer »selon les mots d’Aymeric Minne, alternant actions calmes et séquences où quatre buts pouvaient se succéder en une minute.
A chaque fois que le H se rapprochait du score, Nielsen rejouait son rôle de Playmobil maléfique avec une série d’arrêts et Mem plantait une banderille de loin. Mais à 26-29 à dix minutes du terme, les Nantais continuaient de s’engouffrer. Et cette fois, les belles mécaniciennes barcelonaises ont marqué le pas. « Nous avons eu des problèmes en seconde période, comme nous en avons souvent depuis le début de la saison, » a admis Nielsen. Mais on sait que tout peut arriver à Nantes, dans cette ambiance. Ce fut un plaisir pour moi de revenir ici. J’aime la ville et les gens, les meilleurs supporters d’Europe. »
Les joueurs du H ont également prouvé une nouvelle fois qu’ils faisaient partie de l’élite européenne lors de cette soirée qui a porté leur invincibilité à neuf matches, toutes compétitions confondues. « Le plus dur maintenant sera de redescendre et d’enchaîner contre Limoges dimanche, car c’est vraiment l’objectif de la semaine »a prévenu Aymeric Minne. Car Halloween ou pas, les Limougeauds sont depuis des années le fléau des Nantais, qui ont si souvent ruiné leurs espoirs en Championnat.