L’opérateur de transports publics métropolitains prend des précautions à l’approche du second tour des élections législatives dimanche. Un bus avait été incendié en juin 2023 lors d’un épisode de violences urbaines.
Le Figaro Nantes
A Nantes, les agents de la Semitan sont en état d’alerte maximale depuis le début de l’été. Une série d’agressions a frappé l’opérateur de transports en commun de la métropole nantaise. Le dernier épisode de ces violences banales, jeudi, a conduit au dépôt de plainte de sept agents intervenus pour maîtriser un SDF virulent qui errait ivre sur le réseau de tramway. Et quand les coups ne viennent pas des usagers, ils s’abattent sur le matériel roulant depuis la rue. La direction de la Semitan a décidé jeudi qu’elle pourrait conserver dimanche soir ses bus de dernière génération et ses tramways flambant neufs au dépôt pour éviter qu’ils ne partent en fumée. Moins par crainte d’une combustion spontanée que de débordements liés à l’extrême gauche, dimanche soir, après la publication des résultats du second tour des législatives.
« Personne à la Semitan n’ignore que Nantes est un bastion antifa et que la situation peut dégénérer très rapidement sur le terrain, en fonction des résultats », indique Nicolas Toquec, délégué Force Ouvrière au sein du groupe. « C’est pourquoi la direction a annoncé jeudi qu’elle avait décidé de ne pas sortir les véhicules les plus récents, de peur qu’ils ne partent en fumée. Ils resteront donc au dépôt dimanche soir. » La flotte concernée est en effet relativement récente : les derniers bus ont été déployés en 2022-2023, tandis que les premières rames du nouveau tramway ont été inaugurées en grande pompe au printemps. Contactée, la direction de la Semitan a confirmé que «la décision de ne pas faire circuler certains véhicules pourrait être une possibilité, en fonction de la situation et des informations de la préfecture.
Veille de crise
Selon le représentant syndical, les craintes de la direction sont partagées par le personnel de conduite. Nicolas Toquec se souvient d’un bus incendié en juin 2023 lors d’un épisode de violences urbaines, au moment des mobilisations contre la réforme des retraites. Autre mesure adoptée : les membres de la Semitan qui suivent habituellement les cortèges de manifestations devront être présents en tenue civile, plutôt qu’en gilet professionnel, afin d’assurer leur sécurité. Le point de contrôle de la Semitan sera enfin renforcé, et passera en veille de crise vers 19h30, en coordination avec les services de la préfecture.
La direction de la Semitan a donné jeudi des assurances aux représentants intersyndicaux, promettant d’être plus attentive à la sécurité de son personnel. Une alerte sociale préalable à un éventuel préavis de grève avait été déposée lundi, à la suite des dernières agressions contre les agents de l’opérateur de transports publics. Des renforts policiers sont attendus dans les transports publics, avec une vingtaine d’agents supplémentaires pour le réseau métropolitain, et une quarantaine pour le réseau départemental.