Nagui et Sonia Rolland cosignent une tribune appelant à bloquer le Rassemblement national
Environ huit cents professionnels de la culture et de l’audiovisuel ont apposé leur signature sur un texte publié dimanche dans Le monde. Parmi eux, l’ancienne Miss France et l’animateur de « N’oubliez pas les paroles ».
« Pour que la France des Lumières entretienne un avenir… » Une tribune récoltant plus de huit cents signatures de professionnels du monde de la culture et de l’audiovisuel a été publiée dimanche dans Le monde. A l’initiative des cinéastes de la Société Civile des Auteurs, Réalisateurs et Producteurs (ARP).
Dans ce texte, les auteurs s’inquiètent d’une éventuelle victoire du Rassemblement national le 7 juillet, et pointent les conséquences que cela pourrait avoir sur la culture en France. Un domaine « totalement absent des programmes de l’extrême droite »ce qui serait « la première victime » de son accession au pouvoir.
Soutien de Nagui et Sonia Rolland
Parmi les signataires, des associations et syndicats, des enseignants, des producteurs, des professionnels du cinéma, des comédiens et comédiens (Gilles Lellouche, Isabelle Carré, Laurent Lafitte, Pascal Légitimus, Pascal Elbé, Bruno Solo, Gwendoline Hamon, Claire Nebout), des réalisateurs (Cédric Klapisch), musiciens (Cali, Anny Duperey). Mais aussi l’animateur Nagui, à la tête de « N’oublie pas les mots » et « Taratata » sur France 2. Et la Miss France 2000 Sonia Rolland.
Celle qui est devenue actrice dans la série Tropiques criminels a exprimé à plusieurs reprises dans le passé son hostilité à l’extrême droite. « Nous sommes en France, je ne comprends pas comment il est possible qu’un pays comme le nôtre puisse être dirigé par l’extrême droite (…) C’est une insulte aux générations qui se sont battues pour la liberté de ce pays, pour une union »a-t-elle déclaré en janvier dernier dans « Quelle heure ! »
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Quant à Nagui, en 2013, il se confiait sur RMC « avoir beaucoup de mal avec les idées » de l’extrême droite, tout en comprenant « des gens qui peuvent voter Front National parce qu’ils sont dans le désarroi, à bout de souffle ». « Les idées du Front National m’empêcheraient d’être à votre micro aujourd’hui, ayant grandi en France »a-t-il insisté, avant d’évoquer la possibilité de quitter le pays s’il accédait au pouvoir.
Privatisation de la radiodiffusion publique
Le forum fonde ses craintes sur les exemples de l’Italie et de la Hongrie, désormais gouvernées par des partis de droite radicale. « Le service public audiovisuel est démembré, coupé d’une grande partie de son fonctionnement, dirigé par des proches du parti au pouvoir, privatisé si possible au profit de grands groupes aux tendances tout aussi extrêmes »on peut y lire.
« Les directeurs des grands festivals ainsi que les responsables des théâtres nationaux sont remplacés par des voyous au service du pouvoir, obéissant à la ligne éditoriale du régime », affirment les auteurs, qui craignent également la remise en cause du statut intermittent du spectacle et la privatisation de l’audiovisuel public. Sébastien Chenu, vice-président du RN, jugeait récemment que « L’audiovisuel public ne répond plus aux critères de neutralité » et c’est trop cher.