N26 dégaine les comptes payants pour faire pâlir le Livret A en comparaison
Les comptes payants ne sont pas si courants en France. Aussi, c’est toujours un petit événement lorsqu’une banque (ou une néobanque en l’occurrence) en annonce un au grand public. Et c’est N26 qui propose depuis quelques heures seulement une nouvelle offre. Concrètement, le tarif servi dépendra du type de compte détenu chez N26. Les clients de l’offre premium N26 Meta bénéficieront du taux le plus élevé à 4%. Pour les titulaires de comptes intermédiaires N26 Smart et You, le taux sera de 2,8%. Veuillez noter qu’il s’agit de comptes payants. Toutefois, même les clients de l’offre gratuite N26 Standard ne seront pas oubliés avec une rémunération de 2,26%. L’un des principaux avantages mis en avant par N26 est la grande flexibilité de ce livret d’épargne. Aucun montant minimum de dépôt n’est requis et il n’y a pas de plafond. De plus, les intérêts sont calculés quotidiennement en fonction de l’évolution du solde, puis versés chaque mois. Les clients pourront accéder à leur argent à tout moment sans restriction selon les informations communiquées par la néobanque.
Plus rentable que le Livret A
Avec des taux pouvant grimper jusqu’à 4% brut, l’offre N26 apparaît nettement plus attractive que le placement préféré des Français, le Livret A, bloqué à 3% jusqu’au 31 janvier 2025. Il convient toutefois de noter que les intérêts payés par N26 sera soumis à l’impôt sur le revenu et aux cotisations sociales, tandis que le Livret A est net d’impôt. Il vous faudra donc faire quelques petits calculs avant de vous lancer, pour voir à partir de quel montant l’entreprise peut devenir rentable pour vous. Pour souscrire à cette nouvelle offre d’épargne, il faut évidemment être client de la néobanque allemande. Ensuite, le déploiement se fera progressivement à partir du 4 juin 2024, via l’application N26. Les clients éligibles n’auront qu’à ouvrir leur « compte épargne express » depuis l’onglet Finances, sans frais supplémentaires.
Libéré de ses chaînes, N26 passe à l’offensive
Le ciel s’éclaircit effectivement pour la N26. Nous rapportions récemment que la néobanque allemande avait été sanctionnée pour des retards répétés dans la transmission de soupçons de blanchiment d’argent remontant à 2022. Depuis plusieurs années, le régulateur allemand avait restreint les possibilités de croissance de la banque en ligne, par exemple en imposant à un certain nombre de nouveaux clients de ne pas dépasser chaque mois. Mais l’organisme de surveillance financière a annoncé la semaine dernière la levée de toutes les restrictions, validant ainsi les réformes entreprises par N26 pour s’y conformer.
Ce n’est probablement pas un hasard si l’offre de comptes payants arrive si peu de temps après la levée de ces restrictions. La banque en ligne a carte blanche pour recruter massivement des clients et compte bien en profiter avec cette nouvelle offre particulièrement agressive sur le marché français et ses trois millions de clients N26. L’objectif est clair : inciter davantage de clients à faire de N26 leur banque principale, tout en attirant de nouveaux utilisateurs attirés par la perspective de faire fructifier leur argent. Un enjeu de taille puisque la néobanque vise une rentabilité à l’échelle du groupe dès le second semestre 2024.
La bataille des néobanques pour les dépôts personnels
N26 n’est pas la seule néobanque à s’appuyer sur la carte d’épargne pour relancer la conquête commerciale. Son concurrent français Sumeria (ex-Lydia Comptes) a également récemment proposé de rémunérer les comptes courants de ses clients, à hauteur de 4% jusqu’en août puis 2% ensuite. Une offre soumise à quelques conditions, comme réaliser au moins 15 transactions par mois avec votre carte Sumeria. Cette course à la collecte des dépôts reste l’exemple parfait de la manière dont les banques en ligne espèrent se différencier des acteurs traditionnels du secteur, en capitalisant sur des taux d’intérêt élevés. Reste à savoir si cela suffira à convaincre les Français de leur confier leur épargne. Selon la Banque de France, plus de 500 milliards d’euros « dorment » actuellement sur des comptes courants en France, une manne que les néobanques comptent bien capter.