Myopie : de plus en plus d’enfants touchés, le Covid en partie responsable
Selon une étude récente, la proportion d’enfants myopes a considérablement augmenté depuis la pandémie de Covid-19.
La raison en est le temps d’écran induit par les confinements.
Assiste-t-on à un boom de la myopie chez les enfants ? Selon une nouvelle étude, publiée dans la revue publiée dans le Journal britannique d’ophtalmologie la proportion de jeunes patients touchés par cette maladie oculaire a triplé en seulement trente ans, entre 1990 et 2023.
Dans le détail, les conclusions de ces travaux, relayées par la BBC, révèlent que la prévalence globale de la myopie est passée de 24 % en 1990-2000 à 25 % en 2001-2010, avant une augmentation bien plus marquée à 30 %. en 2011-2019 puis à 36 % en 2020-2023, soit environ un enfant ou adolescent concerné sur trois.
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Toutefois, les chercheurs précisent que cette augmentation est « particulièrement remarquable » pendant les années de pandémie de Covid-19. L’hypothèse avancée : le temps passé devant les écrans au détriment du temps passé dehors. « De nouvelles données suggèrent une association potentielle entre la pandémie et la détérioration accélérée de la vision chez les jeunes adultes. » écrivent les auteurs, qui estiment que cette pathologie visuelle devrait toucher des millions d’enfants supplémentaires d’ici 2050, atteignant un enfant sur deux.
Disparités régionales
Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques ont analysé les données médicales de plus de cinq millions d’enfants et d’adolescents dans cinquante pays et six continents. Il est apparu que les taux de myopie les plus élevés se concentrent en Asie, avec notamment 85 % d’enfants myopes au Japon, 73 % en Corée du Sud et plus de 40 % en Chine ou en Russie. A l’inverse, le Paraguay et l’Ouganda ont les taux les plus bas, avec seulement 1 % d’enfants myopes.
Outre ces disparités régionales, l’étude met en évidence une autre disparité, liée cette fois au sexe : les filles sont plus susceptibles de devenir myopes. Parmi les explications avancées, la réduction du temps d’activité physique en extérieur par rapport aux garçons à mesure qu’ils grandissent, présentée par les auteurs comme un facteur de risque. De plus, leur puberté, qui débute plus tôt, semble être corrélée à une apparition plus précoce de la maladie.
L’âge déterminant d’entrée à l’école ?
Parmi les facteurs de risque identifiés, l’âge d’entrée à l’école semble également déterminant. Ou plus précisément, le temps passé à se concentrer sur des livres ou des écrans, ce qui implique de solliciter les muscles oculaires, selon les chercheurs. Ainsi, à Singapour ou à Hong Kong, où les enfants commencent leur scolarité à 2 ans, le nombre de patients myopes est plus élevé que dans certains pays africains où la scolarisation commence entre 6 et 8 ans, avec un taux d’enfants atteints sept fois inférieur à celui des enfants atteints de myopie. en Asie.
À la lumière de ces résultats, les auteurs de l’étude recommandent de passer au moins deux heures par jour à l’extérieur, entre 7 et 9 ans, afin de réduire le risque de développer une myopie. Ils recommandent également de planifier un examen de la vue lorsque l’enfant a entre 7 et 10 ans. Notons enfin que la myopie est une pathologie héréditaire et que des études ont montré que les enfants de parents myopes ont trois fois plus de risques de l’être.