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Mulhouse et Montbéliard. Vol en bande organisée de voitures chez Stellantis : cinq personnes incarcérées

Mulhouse et Montbéliard. Vol en bande organisée de voitures chez Stellantis : cinq personnes incarcérées

Il y a le même chef, mais les deux dossiers ne sont pas joints, d’autant qu’ils ne sont pas au même niveau d’avancement du point de vue de l’enquête. La première, reprise par un nouveau juge d’instruction, touche à sa fin. Le magistrat vient de signer l’arrêté de fin d’information entre les mains du parquet. Cette affaire concernait déjà le vol, en 2018, d’une soixantaine de véhicules partant principalement du site de Sochaux-Montbéliard. La méthode, musclée, était particulièrement surprenante. Grâce à une complicité interne, une première voiture a franchi les barrières de sécurité de l’immense parking réservé aux véhicules neufs. Les autres voitures devaient simplement suivre en file indienne.

Le deuxième dossier débute en juillet 2022. La direction de Stellantis Mulhouse, lors de ses revues de stock, a constaté des écarts entre la liste et le nombre réel de véhicules présents dans le parking de stockage. Une plainte a donc été déposée à la gendarmerie pour dénoncer la disparition de voitures. Le parquet de Mulhouse a d’abord contacté la brigade de recherche locale. Les gendarmes de Mulhouse avaient effectivement constaté ces vols, mais se sont vite rendu compte qu’il s’agissait d’un réseau très bien organisé s’étendant jusqu’à Montbéliard.

Vols jusqu’au 30 juillet à Sochaux

Compte tenu de l’ampleur des investigations à mener, c’est le Groupe interministériel de recherche (GIR) Alsace à Strasbourg qui a été mis au courant et a pris en charge l’enquête. Le GIR constitue une force regroupant tous les services concernés par la lutte contre l’économie souterraine et les différentes formes de délinquance organisée. On y retrouve la brigade de recherche de Mulhouse, le service interministériel de la police judiciaire de Mulhouse et le commissariat de Montbéliard.

Une information judiciaire a été ouverte en mai dernier. Les personnes ont été identifiées et surveillées jusqu’au 17 septembre, jour où neuf personnes ont été arrêtées à leur domicile. Pour les interpellations les plus sensibles, c’est la BRI (brigade de recherche et d’intervention) de Strasbourg qui est intervenue. A l’issue de la garde à vue, cinq personnes ont été mises en examen pour « vol en bande organisée » et « association de malfaiteurs », plus précisément pour avoir frauduleusement volé des véhicules au détriment de Stellantis en bande organisée. Les cinq hommes ont été placés en détention provisoire. La date des derniers vols remonte au 30 juillet sur le site de Sochaux.

« Complicité interne »

« La démarche a été simple », décrit le parquet de Mulhouse. « Nous avons utilisé un badge d’employé du site et nous avons discrètement fait sortir un voire deux véhicules du parc relais. C’était presque invisible, tellement il y avait de véhicules en transit et attendant sur le site ! Il suffisait aux complices de récupérer les véhicules sans éveiller les soupçons. On parle de plus de 75 véhicules neufs ainsi soustraits, d’une valeur de 30 000 € à 45 000 € selon les modèles, Peugeot 3008, 208 et 308. C’est la même équipe qui a travaillé sur les deux sites avec une complicité interne. La plupart des personnes inculpées sont connues de la justice avec un casier judiciaire chargé, des vols organisés, des recel et des associations de malfaiteurs. » Ils risquent jusqu’à dix ans de prison pour les faits reprochés.

Selon le parquet, les enquêteurs avaient affaire à des personnes expérimentées et spécialisées dans les vols de voitures. Le plus impliqué, un retraité, ne vivait que de ce trafic de voitures. D’importantes saisies ont été réalisées lors des perquisitions au domicile des prévenus : des voitures de luxe et une somme en espèces de 50 000 € provenant de l’un d’entre eux.

L’enquête devra déterminer quel sort a été réservé aux voitures volées. « Dans des cas similaires, on sait que ces véhicules peuvent être utilisés dans le cadre du crime organisé, pour des braquages. Les numéros de série ne sont pas connus, car les voitures ne sont pas vendues… » déplore le procureur de la République. Les enquêteurs pensent que la plupart des voitures ont été revendues en Afrique du Nord, principalement en Algérie.

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