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Mpox (variole du singe) : symptômes, traitement, prévention

Quelles sont les causes ?

Le virus Mpox est un virus à ADN double brin (environ 200 kilobases), de la famille des Poxviridae et du genre OrthopoxvirusIl est apparenté au virus responsable de la variole humaine, une maladie déclarée éradiquée grâce à la vaccination en 1980.

Le virus Mpox a été isolé pour la première fois en 1958 dans une colonie de singes à Copenhague, au Danemark. Ces singes présentaient des lésions cutanées ressemblant à celles de la variole humaine. D’où le nom de monkeypox, donné à cette maladie.

Bien qu’elle soit encore fréquemment appelée variole du singe, ce n’est pas par l’intermédiaire des singes que cette maladie se transmet à l’homme, mais par les rongeurs (voir ci-dessous le paragraphe « Comment se transmet la maladie »). Depuis fin 2022, l’OMS lui préfère le nom de « Mpox ».

Il existe deux principaux types de virus Mpox :

  • Clade 1 : souche « historique » du virus, présente dans le bassin du Congo en Afrique centrale. Le clade 1b provient du clade 1.
  • clade 2 présent en Afrique de l’Ouest. Le virus actuellement en circulation en Europe, clade 2b, provient du clade 2 impliqué dans l’épidémie nigériane.

Comment se transmet la maladie ?

La variole est une zoonose, c’est-à-dire une maladie transmise des animaux aux humains.

La variole du singe se transmet à l’homme par l’intermédiaire de rongeurs (par exemple, en Afrique, les écureuils forestiers ou les rats de Gambie). Cependant, le réservoir animal n’a pas encore été formellement identifié. Selon une étude publiée en 2021 par l’Institut Pasteur, concernant la variole du singe en République centrafricaine, l’histoire génomique suggère de multiples introductions à partir de réservoirs animaux forestiers.

La transmission du virus Mpox chez l’homme se produit :

  • principalement par contact avec des lésions cutanées contenant des particules virales ou des muqueuses de personnes infectées
  • soit par contact direct avec des animaux infectés,
  • soit indirectement via des matériaux contaminés (tels que la litière ou les surfaces).
  • Cela pourrait également se faire par l’intermédiaire de gouttelettes respiratoires provenant d’une personne infectée.

Quels sont les symptômes ?

La présentation clinique du Mpox est celle d’une forme atténuée de la variole humaine, qui a été déclarée éradiquée à l’échelle mondiale en 1980.

Cependant, la Mpox est moins contagieuse que la variole humaine et provoque une maladie plus bénigne.

Historiquement, en Afrique, la Mpox se manifeste comme suit :

  • une période d’incubation en moyenne 12 jours avant l’apparition des premiers symptômes ;
  • en général un syndrome de fièvre (courbatures, maux de tête, fatigue…), d’une durée de 1 à 4 jours ; le sujet est contagieux dès l’apparition des premiers symptômes (cf. fiche DGS destinée aux professionnels de santé) ;
  • Alors une phase éruptive, pendant 2 à 4 semaines, avec éruptions cutanées sous forme de petites taches (éruptions maculopapuleuses évoluant en pustules, vésicules et croûtes), qui affectent tout le corps y compris la paume des mains et la plante des pieds, avec gonflement des ganglions lymphatiques.

L’épidémie qui a débuté en mai 2022 en Europe, liée au clade 2b – et qui s’est ensuite propagée au reste du monde – montre éruptions cutanées plus localisées, souvent sur les zones génitales ou périanales (Voir le dossier « Monkeypox » sur le site de Santé Publique France).

Les symptômes durent 2 à 4 semaines et la maladie se résorbe généralement spontanément. Des complications peuvent survenir telles que : des surinfections cutanées, une septicémie, une encéphalite ou des lésions cornéennes. Elles peuvent conduire à des formes graves de la maladie. L’OMS rapporte sur son site un taux de létalité d’environ 3 à 6 % en 2022 pour les épidémies en Afrique, la létalité semblant plus élevée avec la souche centrafricaine (clade 1) et dans un contexte endémique. Il faut noter que le taux de létalité dépend fortement de l’âge des patients (élevé chez les enfants de moins de 5 ans, particulièrement les enfants malnutris et/ou déshydratés), de la présence d’un déficit immunitaire (infection par le VIH) et surtout de la qualité des soins hospitaliers. Ainsi, dans le contexte de l’épidémie mondiale en 2022, le taux de létalité était bien plus faible, autour de 0,2 %.

Comment diagnostiquer l’infection ?

Le diagnostic de Mpox est d’abord posé cliniquement par des médecins spécialisés (infectiologues, dermatologues). Il est ensuite confirmé en laboratoire par PCR en temps réel sur écouvillon oropharyngé et écouvillon de pustules.

Le diagnostic de Mpox doit prendre en considération d’autres maladies éruptives : notamment la varicellemais aussi la rougeole, les infections cutanées bactériennes, la syphilis, l’herpès, etc.

Quels sont les traitements ?

Un antiviral, le Tecovirimat, initialement conçu pour le traitement de la variole, a été utilisé pour le traitement du Mpox lors de l’épidémie de 2022-2023. Ce traitement n’est indiqué que dans les formes sévères de la maladie, et est administré le plus tôt possible pendant une durée de 15 jours par voie orale. Son efficacité clinique doit être déterminée de manière robuste.

La Haute Autorité de Santé (HAS) propose sur son site des réponses rapides à destination des professionnels de santé, concernant l’infection par le virus Mpox et la prise en charge en soins primaires.

En savoir plus avec les recommandations HAS

Comment prévenir la maladie ?

Dans les zones endémiques (en Afrique), la principale stratégie de prévention du Mpox consiste à limiter les interfaces homme/faune sauvageIl faut donc sensibiliser et informer les populations sur les facteurs de risque de transmission zoonotique (par les animaux) et ainsi réduire les risques de transmission de l’animal à l’homme. Au-delà, il faut agir sur la réduction des facteurs qui contribuent également à la survenue des épidémies comme la pauvreté, à travers la dépendance à la viande de brousse comme source de protéines et la densité et la promiscuité dans les habitations, ou encore les conflits militaires entrainant des déplacements de population.

Plus généralement, pour limiter la transmission interhumaine, la stratégie de prévention repose sur l’information et la sensibilisation :

  • sensibiliser les populations sur les facteurs de risque de transmission : éviter le contact cutané avec des personnes malades ou du matériel contaminé (lire ci-dessus),
  • informer les populations à risque et les professionnels de santé.

Le développement de tests de diagnostic rapides contribuera à améliorer le diagnostic et à prévenir la transmission interhumaine.

Plusieurs vaccins sont disponibles contre le Mpox.

Vaccins contre la varioleLes vaccins utilisés dans le cadre du programme d’éradication de la variole dans les années 1970 offrent une protection croisée contre le Mpox. D’autres vaccins ont également été développés plus récemment et présentent moins d’effets secondaires.

Certains pays proposent un vaccin aux personnes pouvant être à risque, comme le personnel de laboratoire, le personnel de santé, etc. En France, la Haute Autorité de santé a recommandé dans son avis du 7 juillet 2022 que la vaccination préventive soit proposée aux personnes les plus exposées au virus, à savoir les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les propriétaires de lieux de consommation sexuelle et les travailleurs du sexe.

Qui est concerné ?

La variole du Congo (MPOx) est une maladie infectieuse émergente, identifiée pour la première fois chez l’homme en 1970 en République démocratique du Congo (RDC). Depuis lors, la plupart des cas ont été signalés dans les zones rurales, reculées et dans les forêts tropicales humides d’Afrique centrale et occidentale.

La fréquence des épidémies et leur ampleur au sein des populations humaines n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. La propagation géographique de la variole du mouton s’est étendue au-delà des forêts d’Afrique centrale, vers les zones de savane ou les zones urbaines, et vers d’autres régions du monde où des cas ont été importés.

Ce modèle de transmission s’explique en partie par le déclin mondial de l’immunité suite à la vaccination contre la variole, suite à l’arrêt de cette vaccination dans les années 1980 (voir l’analyse rétrospective de l’Institut Pasteur en juillet 2020).

Mais d’autres facteurs, qui ont évolué au cours des trente dernières années, entrent également en jeu : changements majeurs dans l’utilisation des terres, déforestation massive, urbanisation croissante, destruction de l’habitat de la faune sauvage, perte de biodiversité. Ces pressions sur les écosystèmes dues à l’activité humaine conduisent à une augmentation des interfaces homme/faune, ainsi que la modification des structures et de la dynamique des communautés animales.

Ces dernières années, nous avons observé un changement dans le profil épidémiologique des patients en Afrique, le virus étant de plus en plus souvent retrouvé en zone urbaine :

  • Au Nigéria, depuis 2017, la population est majoritairement masculine, en âge sexuellement actif, avec une proportion importante de patients infectés par le VIH. Le clade infectant, appelé 2b, est celui qui a été retrouvé par la suite lors de la pandémie mondiale de 2022, qui a principalement touché les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Cette pandémie, 87 972 cas et 147 décès dans 110 pays, a conduit l’OMS à déclarer pour la première fois une urgence de santé publique de portée internationale (USPI) le 23 juillet 2022. Les mesures de prévention relayées par les milieux associatifs auprès des populations à risque, ainsi que la vaccination, ont permis d’enrayer cette première pandémie, même si le virus continue de circuler discrètement (52 cas déclarés en France en 2023, 107 au premier semestre 2024).
  • En RDC, où le nombre de cas est en constante augmentation depuis deux ans, et où sévit une épidémie particulièrement importante dans l’est du pays (Kivu), la majorité des cas sont des jeunes adultes, dont beaucoup travaillent dans les zones minières, et également des travailleurs du sexe, suggérant une transmission sexuelle active du virus dans ces communautés. Le clade 1b, impliqué dans ces transmissions, a depuis été retrouvé dans plusieurs pays d’Afrique de l’Est où le virus ne circulait pas auparavant (notamment au Rwanda, au Burundi, en Ouganda et au Kenya). C’est cette circulation active du virus en Afrique de l’Est, et la présence d’un nouveau clade dont la transmissibilité et la létalité ne sont pas encore connues, qui ont conduit l’OMS à déclarer une deuxième USPI le 14 août 2024.

Voir la fiche maladie de l’OMS

Obtenez des informations sur Mpox sur le site de l’Assurance Maladie


Août 2024

Cammile Bussière

One of the most important things for me as a press writer is the technical news that changes our world day by day, so I write in this area of technology across many sites and I am.
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