Moyen-Orient. L’occupation israélienne, moteur d’une violence sans fin

Comment mettre fin à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, qui a commencé il y a plus de cinquante-cinq ans, et mettre fin au blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis près de seize ans? Au lendemain des événements dramatiques survenus ces derniers jours au Moyen-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est cette occupation qui porte en elle cette violence.
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Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis
Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont tué neuf Palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs ont été tués dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, tandis que deux autres ont été blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, où l’occupant israélien a émis de nombreux ordres de mort. expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien a été abattu près de la colonie de Kdumim. Alors quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ancien Premier ministre Yair Lapid, explique savamment à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la manière dont nous pouvons agir pour mettre fin à la situation », on ne peut qu’être circonspect.
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Les ingrédients d’une terrible spirale sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens née en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés émergent, en dehors de toute organisation existante, subissant une double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire dont le président Mahmoud Abbas a annoncé la suspension jeudi soir), recevant toujours plus de soutien important pour la population palestinienne.
Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par l’escalade de la violence », c’est plutôt le désarroi face à l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Parce que la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et en tant que tel doit être condamné. D’autant plus que, comme tout occupant, il se donne pour tâche d’étouffer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, si nécessaire, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit une moyenne de plus d’un par jour.
Obtenir un permis d’armes à feu en toute simplicité
À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. De plus, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. Suite à une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la sécurité sociale des « des familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer les « cartes d’identité israéliennes » pour cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention des licences d’armes à feu. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, une figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.
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C’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain. Il doit se rendre lundi et mardi à Jérusalem et à Ramallah. Evidemment, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir qu’il allait ordonner à Benyamin Netanyahu et à Mahmoud Abbas de« prendre des mesures urgentes pour la désescalade ».
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Il est donc bon que l’occupation israélienne ne soit pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, pays qui reste essentiel dans le système régional des Etats-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. Par ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le Premier ministre israélien du soutien de son pays.
Grb2