Des témoignages terrifiants de soldats israéliens démobilisés après avoir participé à des opérations de l’armée dans la bande de Gaza sont publiés par le journal de gauche Siha Mekomitet mis en évidence hier par nos collègues de Courrier internationalIls sont six à témoigner pour raconter les horreurs qu’on leur permet de commettre. « Permis » est le mot, en raison de l’absence quasi totale de règles d’engagement au combat dans l’armée israélienne.
Des récits qui corroborent notamment les images diffusées le mois dernier par Al-Jazeera montrant ce qui semble être des exécutions sommaires. Le journaliste décrit des Palestiniens marchant sur une plage de l’enclave, dans une zone censée être sûre pour les civils entre deux zones de combats : des hommes apparemment sans armes, les mains levées en l’air, ne présentant aucun risque apparent, sont abattus par des soldats israéliens.
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Dans les témoignages recueillis par Siha Mekomit, on retrouve ces exécutions de civils palestiniens. D’abord parce qu’il semble entendu que, comme l’explique l’un d’eux, « tout homme de 16 à 50 ans est suspecté d’être un terroriste », car « il est difficile de distinguer les civils des miliciens du Hamas ». Un terroriste peut tout à fait se promener sans arme…
Et puis il y a ce qu’ils résument par l’expression « je m’ennuie, alors je tire » : les officiers, raconte un soldat, incitent les gens à se défouler quand tout est calme en tirant à l’aveugle. « J’ai moi-même tiré dans toutes les directions et sans aucune raison dans la mer, sur les trottoirs, sur des bâtiments abandonnés et sur des Palestiniens qui se trouvaient là au mauvais moment et au mauvais endroit », explique-t-il.
Un autre, réserviste, a tout simplement oublié la réalité. « C’était comme un jeu vidéo, dit-il, il m’a fallu deux semaines entières pour admettre qu’il s’agissait de vrais immeubles qui s’effondraient et ensevelissaient de vrais civils. » Et puis il y a des soldats, lit-on, en l’absence d’ordres formels, qui se vengent de l’attentat du 7 octobre et « se font justice eux-mêmes, sans que les plus hautes sphères de l’armée jugent bon d’intervenir. »
Ces témoignages trouvent malheureusement peu d’écho dans la presse israélienne et sont même rares. Il faut dire qu’ils tombent de surcroît, à un moment où les regards sont tournés vers la frontière nord avec le risque de guerre avec le Hezbollah au Liban. À un moment aussi, comme le rapporte le quotidien Le temps d’Israël et le New York Timesoù les négociations pour un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, qui ont repris hier à Rome avec les Etats-Unis, l’Egypte et le Qatar, ne montrent aucun progrès, laissant présager une impasse dans le conflit avec un bilan humain en constante augmentation et une attente interminable pour les familles des otages aux mains du Hamas.
Aux États-Unis, le changement de ton du camp démocrate envers Donald Trump
Une nouvelle stratégie, une nouvelle ligne d’attaque, comme indiqué CNN, abc ou Bloomberg : désormais, c’est l’adjectif « bizarre » qui est utilisé pour décrire Donald Trump ou son candidat à la vice-présidence, J.D. Vance. Le mot a été utilisé il y a quelques jours par Kamala Harris, mais aussi par le gouverneur du Minnesota Tim Walz, pour parler directement de l’ensemble du camp républicain et de ses idées, ou encore par le secrétaire d’État aux Transports, Pete Buttigieg, pour qui Trump devient de plus en plus vieux et étrange. On est donc loin du vocabulaire utilisé jusqu’à présent par le camp démocrate, par Joe Biden notamment, qui n’hésitait pas à décrire Trump comme un dictateur potentiel et une menace existentielle pour la démocratie.
Dans une interview à CNN, Tim Walz explique ce changement en ce que « Donald Trump va effectivement mettre la vie des femmes en danger avec ses positions sur l’avortement, Donald Trump va attaquer les libertés constitutionnelles des Américains, tout cela est 100% vrai » mais que cela lui donne une image de « pouvoir », le place comme un candidat « crédible », sérieux, alors qu’il en est loin, dans sa façon de s’exprimer et de se comporter comme quelqu’un de sérieux, voire de sain d’esprit, « c’est un homme qui dit à voix haute la première folie qui lui passe par la tête », explique le gouverneur du Minnesota.
En d’autres termes, mieux vaut abandonner l’attaque sur la dangerosité de l’homme, qui nécessite par ailleurs de longues démonstrations, mais se concentrer sur l’incongruité de ses propos, sa bizarrerie et donc son incapacité. Une stratégie qui pourrait bien s’avérer efficace selon plusieurs politologues interrogés par Interne du milieu des affairesune stratégie « plus pointue, plus ciblée », à l’égard d’électeurs qui, pour la plupart, sont déjà convaincus d’évoluer dans un climat politique complètement fou. Le camp démocrate ne fait que leur montrer où chercher pour trouver la source.
En Chine, pour une fois, une rare victoire pour le mouvement #MeToo
C’est le Gardien Wang Guiyuan, professeur et ancien responsable du Parti communiste à l’Université Renmin de Pékin, a été renvoyé et expulsé du parti il y a quelques jours après qu’une étudiante a dénoncé sur les réseaux sociaux le harcèlement et l’agression sexuelle dont il était victime. Elle l’a non seulement accusé publiquement, mais a également publié sur les réseaux sociaux un enregistrement audio d’un homme, qu’elle a identifié comme son professeur, lui demandant avec insistance de l’embrasser.
En quelques heures, son témoignage est devenu viral. Un hashtag a même été publié, avec plus de 110 millions de messages associés. C’est peut-être pour cela que la victime s’en est tirée sans problème, car en Chine, une femme victime, sans preuve irréfutable de ce qui lui est arrivé, est plus susceptible d’être confrontée à la cyberintimidation, à des poursuites en diffamation de la part de l’agresseur et à l’ostracisme de la société.
Il s’agit donc d’une rare victoire pour le mouvement #Metoo, qui a été largement réprimé dans le pays. Le mois dernier, le journaliste qui a tenté de l’initier, Huang Xueqin, a été condamné à 5 ans de prison pour incitation à la subversion de l’État. Une petite victoire cependant, car la sanction est là mais pas les mots pour qualifier les faits : l’enseignant n’a pas été licencié pour harcèlement ou agression sexuelle mais pour « conduite immorale ».