Santé

Moustiques tigres : pourquoi sont-ils toujours aussi nombreux ?

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Début novembre, les moustiques tigres sont encore très présents dans le Lot et continuent de piquer. Les températures douces favorisent la prolongation de leur activité. Pour éviter leur prolifération au printemps prochain, il ne faudra pas attendre l’arrivée du froid. Vous devez continuer à agir dans votre jardin ainsi que sur votre terrasse.

Petit, agressif, diurne… Le moustique tigre continue de vous pourrir la vie. « C’est incroyable, je me suis encore fait piquer hier soir ! » témoigne Aouregan, 25 ans, habitant le centre-ville de Cahors. Rien d’étonnant pour Guillaume Lacour, entomologiste médical et responsable scientifique chez Altopictus, société spécialisée dans la lutte contre le moustique tigre en Occitanie. Le mois d’octobre a été pluvieux, avec des températures encore très douces : les conditions sont idéales pour que les moustiques tigres continuent de piquer. « Une femelle moustique tigre est capable de pondre jusqu’à 200 œufs tous les quatre jours ! » explique le spécialiste. « Le moustique tigre aime le milieu urbain et périurbain, c’est une espèce inféodé à l’homme. Nous assurons le repas préférentiel des femelles et tous les contenants présents dans nos jardins et terrasses offrent des conditions propices au développement des larves. 90% des larves se développent dans nos réservoirs d’eau, nos canettes et nos soucoupes ! »

Un automne favorable au développement du moustique tigre

Depuis septembre, les femelles de moustiques tigres constituent les stocks de la prochaine génération. « Les œufs pondus en ce moment sont en diapause, autrement dit en hibernation » précise Guillaume Lacour. « Il est important de bien connaître les habitudes de ce moustique et d’adopter les bons gestes pour lutter efficacement contre cette espèce qui se déplace peu et ne dépasse pas un rayon de 150 mètres ! Contrairement au moustique commun, le moustique tigre pique le jour. Mais, enfermé dans la maison le soir, avec la lumière allumée, il continuera à piquer. Alors que les espèces endémiques de moustiques préfèrent les étangs, les fossés et les marais, le tigre ne prospère pas dans les grands volumes d’eau. En revanche, le moustique tigre se plaît. l’eau stagnante et le moindre objet creux peuvent devenir un site de ponte. La femelle pond ses œufs sur les parois sèches et verticales de tous les récipients, à quelques millimètres au-dessus du niveau de l’eau.» poursuit l’entomologiste. « J’insiste, on observe un phénomène de démobilisation des citoyens. Il est important de continuer à sensibiliser le grand public pour lutter contre cette espèce vectrice de maladies. Cet été, nous avons eu 84 cas de dengue en France métropolitaine ! Mais alors, comment devons-nous agir ?

L’éponge avec grattoir : une solution simple pour limiter la prolifération

« Nous devons continuer à nettoyer l’intérieur de tous les réservoirs d’eau de pluie, comme les barils de nos jardins. » conseille Guillaume Lacour. « En nettoyant ces récipients avec une éponge côté grattoir, on détache et écrase les œufs. Cela permet de réduire le nombre d’œufs qui passeront l’hiver en diapause. Il est impératif de ne pas oublier de nettoyer les collecteurs d’eau ou les descentes de gouttières. Ne comptez pas sur la présence de chauves-souris ou d’oiseaux pour lutter contre le moustique tigre, ils préfèrent les insectes plus gros et plus gras. Quant aux pièges proposés en magasin, Guillaume Lacour recommande ceux qui sont imagocides, c’est-à-dire qui tuent les moustiques adultes. Sachant que le moustique tigre ne se déplace que très peu, adopter des gestes simples aux abords de la maison est le meilleur moyen de limiter leur prolifération au printemps prochain.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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