Face à l’enlisement de la guerre en Ukraine, la Russie lance une campagne massive de recrutement pour envoyer de nouveaux soldats au front. Entre promesses de salaires colossaux et messages patriotiques omniprésents, Moscou mise sur l’attrait financier pour remplir les rangs de son armée. Mais l’argent est-il vraiment suffisant pour convaincre les Russes de s’impliquer ?
Un salaire XXL pour recruter des soldats en Ukraine
Pour attirer de nouvelles recrues, la Russie a décidé de frapper fort : un salaire annuel de 52 000 euros, soit plus de six fois le salaire moyen du pays. Les panneaux publicitaires, affichés dans les métros de Moscou, annoncent la couleur. Cette somme impressionnante est censée attirer les Moscovites, jeunes citadins souvent réticents à aller au combat. Pourtant, malgré cette promesse financière, nombreux sont ceux qui hésitent. Comme le précise un jeune homme interrogé par TF1, « vTu peux m’offrir n’importe quel montant, je n’accepterai n’importe quel prix « . La peur du danger semble peser plus que l’attrait de l’argent.
Cependant, au-delà des grandes villes, la réalité est bien différente. Dans des régions comme la Bachkirie, aux portes de la Sibérie, le discours évolue. Là-bas, ce n’est pas l’argent qui motive les hommes à s’enrôler, mais plutôt un profond sentiment de patriotisme.. » Ce n’est pas le salaire qui m’a convaincu, c’est le patriotisme. L’argent est un bonus », explique un jeune homme. Pour ces hommes, s’impliquer, c’est défendre leur patrie, coûte que coûte, malgré les risques sur le front ukrainien.
La propagande russe à son apogée
Si certains sont prêts à tout pour défendre leur pays, la guerre en Ukraine est loin d’être une simple aventure patriotique. Les risques sont bien réels et les soldats savent qu’ils doivent survivre pour bénéficier de cet argent. » Nous devons d’abord revenir vivants, sortir de là, et alors seulement nous pourrons réfléchir à ce que nous ferons avec l’argent. », déclare un jeune combattant. De nombreux témoignages parlent de sommes dépensées directement sur le front pour acheter du matériel ou des biens de première nécessité. Certains soldats admettent que leur premier salaire est souvent réinvesti dans la guerre elle-même, ce qui rend l’attrait financier moins attractif qu’il n’y paraît.
Cette intense campagne de recrutement révèle également une propagande omniprésente, ciblant les jeunes urbains hésitants à s’enrôler. Le message est clair : « Soyez de vrais hommes ! » « . En parallèle, les autorités n’hésitent pas à rappeler le soutien occidental à l’Ukraine, justifiant l’agression russe comme une réponse légitime à une menace étrangère. Cette rhétorique patriotique trouve un écho dans les régions les plus reculées, où le sentiment anti-occidental reste puissant. Mais dans les villes, la promesse d’un salaire colossal est difficile à convaincre, laissant la Russie en perpétuelle recherche de nouvelles recrues. Selon les autorités, environ 200 000 volontaires ont rejoint l’armée au cours des six premiers mois de 2024.