Sub-Zero est sérieusement vénéré : bien qu’il reste sans conteste l’un des personnages les plus populaires de la saga Mortal Kombat, Liu Kang continue de lui imposer des règles stupides, comme « évitez d’imposer une dictature dirigée par des ninjas » ou « ne tuez pas votre frère », horreur, presque wokisme au final. Bi-Han (son vrai prénom) peut toujours compter sur le soutien de son armurier Sektor, fidèle fanatique, même si son apprenti Cyrax montre quelques doutes sur la politique totalitaire du cryomancien. Attaque terroriste ratée contre le mariage de Scorpion, nos trois voleurs se retrouvent au milieu d’une bataille multiversale pour la survie des univers, alors qu’une version alternative de Havik traverse les dimensions pour semer le chaos et renverser l’ordre établi dans une grande quête omnicide…
Défaite par le chaos
Évidemment, personne n’allume sa copie de Combat mortel 1 pensant trouver un monument de narration. Depuis Mortal Kombat (2011), NetherRealm Studios maîtrise l’art du mode histoire cinématographique divisé en une quinzaine de chapitres, où nos héros s’adonnent à « MORTAL KOMBAAAAAAT ! » dans un grand combat entre dimensions, avec des cinématiques assez épiques qui donnent envie d’engloutir des seaux de pop-corn. Mais il ne faut pas confondre un scénario décomplexé avec une narration insensée : dans le premier cas, on rit avec les auteurs tandis que dans le second, on rit malgré eux, avec une pointe d’empathie pour le résultat final.
Ceci n’est qu’une maigre anthologie de la bêtise ambiante qui règne dans les cinq chapitres jouables de Mortal Kombat 1 : Khaos règneet c’est le moment de rappeler que cette histoire est toujours vendue 49,99 € sans possibilité d’obtenir les personnages inclus séparément. Car si vous envisagez d’incarner Noob Saibot, Cyrax et Sektor (puis Ghostface, le T-1000 et Conan le Barbare), vous êtes obligé d’acquérir les chapitres optionnels, même s’ils ne vous intéressent absolument pas. Stratégie commerciale discutable qui ne permet pas d’ignorer purement et simplement la médiocrité de l’histoire, puisque les nouvelles cinématiques doivent peser assez lourd dans le coût de production de l’extension – et donc, dans le prix.
Coup bas mortel
Car on sent clairement que NetherRealm Studios patauge face aux exigences de la maison mère à travers Mortal Kombat 1 : Khaos règne. Le manque de temps pour concocter une histoire décente, les produits cosmétiques trop chers et le mode PvE abrutissant ne sont que des signes forts d’une stratégie commerciale agressive visant à traiter les joueurs comme des vaches à lait. Parlons encore des nouveaux personnages jouables. Cyrax se démarque grâce à ses grenades qui lui permettent de contrôler l’espace de jeu avec des détonations retardées. Sektor est peut-être le chasseur le plus classique du trio, avec ses propulseurs et ses missiles, mais reste agréable à piloter. Finalement, Noob Saibot est clairement le favori du groupe. Son double sombre ouvre la porte à de nombreuses animations sympathiques et à des techniques spéciales retorses, à base de projectiles à explosion contrôlée ou de portails magiques, qui montrent toute l’affection du studio pour ce second couteau indispensable.
Ok, allez, est-ce que décès sont bons, au moins ? J’imagine que vous les avez déjà regardé sur YouTube (comme absolument tout le monde à chaque nouvelle Combat mortel), mais je voudrais conclure ce papier légèrement passionné sur une note positive. NetherRealm Studios est aussi créatif que dans le jeu de base, dans la mesure où la majorité des exécutions sont stylées et une petite minorité reste assez inintéressante. Ici, c’est Cyrax qui porte le chapeau d’âne avec une séance de roller laser qui n’a pas beaucoup de sens. Mais elle se rattrape avec une explosion gélatineuse plutôt… inhabituelle pour la franchise. Sektor est très solide avec une grosse référence bien sentie à Homme de fer tandis que Noob Saibot s’en sort avec les honneurs grâce à une bastonnade mortelle simple mais très efficace. C’est toujours un piège !