Mort du prédicateur turc Fethullah Gülen, ancien allié du président Erdogan devenu son pire ennemi
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Mort du prédicateur turc Fethullah Gülen, ancien allié du président Erdogan devenu son pire ennemi

Mort du prédicateur turc Fethullah Gülen, ancien allié du président Erdogan devenu son pire ennemi
Fethullah Gülen, chez lui à Saylorsburg, Pennsylvanie, le 24 septembre 2023.

Le chef religieux turc Fethullah Gülen, la bête noire d’Ankara, est décédé lundi 21 octobre, à l’âge de 83 ans, aux Etats-Unis, où il s’est installé en 1999 et où il est resté jusqu’à sa mort sans jamais avoir mis les pieds en Turquie.. Fondateur du mouvement qui porte son nom, le prédicateur a vécu les dernières décennies de sa vie dans un vaste domaine au cœur des montagnes Poconos, en Pennsylvanie, d’où il a continué à exercer son influence sur ses millions de fidèles à travers le monde entier. .

La possibilité d’un enterrement dans son village natal de Pasinler, dans la région d’Erzurum, à l’est de l’Anatolie, est totalement exclue. L’imam sent le soufre. Accusé par les autorités turques d’avoir fomenté la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016, ce qu’il a toujours nié, il est un personnage détesté dont le nom ne vaut même pas la peine d’être prononcé. « Le chef de cette sombre organisation est mort, mais la détermination de notre nation à lutter contre le terrorisme perdurera »a déclaré Hakan Fidan, le chef de la diplomatie turque, dès l’annonce de son décès. Réclamée avec insistance par la Turquie, son extradition a toujours été refusée par Washington, faute de documents probants sur sa culpabilité, ce qui a contribué à envenimer la relation bilatérale.

Pourtant, pendant vingt ans, Fethullah Gülen a été le meilleur allié du numéro un turc, Recep Tayyip Erdogan. La rupture définitive s’est produite en 2016, après l’échec du putsch, un épisode sanglant, qui a entraîné la mort de 252 personnes et dont les commanditaires n’ont jamais été réellement identifiés. Seule certitude, le putsch a servi de prétexte au président turc pour déclencher une purge sans précédent au sein des institutions et de la société civile.

Une nébuleuse d’associations

Des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées pour leur lien présumé avec ce projet de coup d’État, 130 000 fonctionnaires ont été licenciés et plus de 23 000 soldats ont été licenciés de l’armée. Des centaines d’entreprises, d’écoles et d’organisations médiatiques liées au mouvement ont été confisquées. La chasse aux sorcières a parfois dépassé les frontières turques, les services de sécurité turcs enlevant des gülenistes partout, en Asie centrale, en Afrique et dans les Balkans. Malgré les poursuites, des milliers de fidèles de la confrérie ont trouvé refuge en Europe mais aussi aux Etats-Unis, où leur réseau reste toujours actif.

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Leur infiltration discrète dans l’appareil d’État avait commencé des années plus tôt, avec le plein soutien du Premier ministre Erdogan, dont le Parti de la justice et du développement (AKP) nouvellement formé manquait cruellement de cadres, si bien qu’il venait de remporter les élections législatives de l’automne dernier. 2002. L’objectif était d’avoir entre ses mains des islamistes expérimentés, capables d’atteindre les objectifs fixés par le parti, à savoir s’emparer des leviers de l’État restés aux mains des hauts responsables kémalistes et des militaires. Seul le mouvement Gülen pouvait lui apporter une telle expertise.

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