Un cancer invasif a fini par épuiser Patricia Latour après plus de deux ans de combat acharné pour la vie et l’amour. Née le 19 avril 1954 à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), la fille d’ouvriers, figure de la banlieue rouge, laissée dans son sommeil, à son domicile, résidence Mandela.
Son mari depuis près de quarante ans, le poète et éditeur Francis Combes, a annoncé sa perte au petit matin : « Patricia était et restera très importante pour beaucoup d’entre nous, en tant que femme, amante, mère et grand-mère, amie, intellectuelle féministe et révolutionnaire (…). Militante communiste, à l’esprit volontairement libertaire, internationaliste, anti-impérialiste et pacifiste, elle a toujours fait preuve d’une grande indépendance d’esprit. Elle fut ainsi à l’origine des éditions Temps des Cerises. Et elle a fondé et édité le journal manifeste, qui était à la fois combatif et ouvert. »
L’esprit critique ancré au corps
Littérature et révolution au cœur : son son engagement remonte à ses années de lycée. Patricia Latour rejoint la Jeunesse Communiste en 1969 et le PCF en 1971. Elle épouse Francis Combes le 21 septembre 1974. Ils ont deux enfants, Juliette et Olivier. Toujours avec cet esprit critique et insoumis ancré dans son corps et hérité des banlieues, la leader départementale et nationale du PCF sera co-fondatrice de la Gauche communiste. Auteur, elle publie Femmes et citoyens (1995) et De l’esclavage à la liberté (1998).
Élue conseillère municipale d’Aubervilliers en 1995, elle est adjointe au maire entre 2003 et 2008. Elle rejoint ensuite la ville de Tremblay-en-France comme directrice de la communication, puis directrice de cabinet du maire jusqu’en 2016, son départ à la retraite. Pendant sept ans, entre 2014 et 2021, elle a co-écrit avec Francis Combes une chronique sur le langage très appréciée des lecteurs de Humanité. En 2017, la féministe et marxiste publie un recueil de textes de la révolutionnaire russe Alexandra Kollontaï. Humanité présente ses condoléances à sa famille et à ses proches.
Avant de partir, une dernière chose…
Contrairement à 90% des médias français aujourd’hui, L’humanité ne dépend pas des grands groupes ou des milliardaires. Cela signifie que :
- nous vous apportons des informations impartiales et sans compromis. Mais aussi ça
- Nous n’avons pas pas les moyens financiers dont bénéficient d’autres médias.
Une information indépendante et de qualité a un coût. Paye le.
Je veux en savoir plus