Il a succombé à ses blessures deux jours plus tard, soit le 3 janvier 2020. Cédric Chouviat, livreur de 42 ans et père de famille, a été plaqué au sol avec son casque de moto sur la tête lors d’un contrôle de police, provoquant une gêne dans Paris. Hospitalisé dans un état critique, son décès a été constaté le 5 janvier.
Plus de quatre ans après le drame, le parquet de Paris a requis, ce mardi 29 octobre, un procès pour « homicide involontaire » de trois des quatre policiers présents lors des faits, a indiqué ce mercredi à l’AFP une source proche du dossier. , le 30 octobre, confirmant une information de Mediapart.
« Il nous semble évident qu’un procès est nécessaire »
En juillet 2020 les trois policiers, alors âgés de 23 à 33 ans, ont été mis en examen pour homicide involontaire dans le cadre de l’information judiciaire ouverte sur ce drame. Le quatrième policier présent a été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté.
Selon l’acte d’accusation final consulté par l’AFP, le parquet souligne que les trois fonctionnaires ont commis une « négligence » et que « leur action conjuguée lors de l’arrestation s’est avérée être la cause directe de l’homicide involontaire ».
« Il nous semble évident qu’un procès est nécessaire. Il ne faut cependant pas la dévaloriser par le choix d’une qualification qui est un non-sens juridique car elle ne reflète pas la réalité du caractère volontaire des violences subies », ont réagi MM. William Bourdon et Vincent Brengarth, avocats de la famille de la victime.
« C’est une caricature d’un traitement totalement disculpatoire. Nous contestons cette qualification et exprimons notre indignation aux côtés de la famille », ont-ils ajouté. Il appartient désormais au juge d’instruction de renvoyer ou non les policiers en jugement.
« J’étouffe »
Plusieurs rapports médicaux ont remis en cause les arrestations des policiers. Parallèlement, la famille de Cédric Chouviat soulève la question du caractère intentionnel des violences de leur part, les accusant de ne pas avoir réagi assez vite aux signes d’asphyxie de la victime, qui a répété neuf fois « J’étouffe ». en treize secondes avant de me sentir mal.
La police a nié avoir perçu les « signes évidents » de l’asphyxie de Cédric Chouviat. « Si on avait entendu ne serait-ce qu’une seule fois » l’expression « j’étouffe », « on aurait arrêté », certifiait le prévenu principal devant le juge d’instruction en juillet 2020.
Une reconstitution a été organisée en janvier 2023 sur les lieux de la mort de Cédric Chouviat, quai Jacques-Chirac à 100 m de la Tour Eiffel, pour déterminer si les policiers ont pu entendre ses cris d’agonie. Avant l’été 2023, une reconstitution a été organisée en intérieur, visant à examiner les agissements des policiers et leurs conséquences sur la vie de Cédric Chouviat.