Moribonde mais debout, le camp de la paix veut « aider notre humanité à guérir » – Libération
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Chaque année depuis 2005, des milliers d’Israéliens et de Palestiniens participent à une cérémonie du souvenir. Diffusée ce dimanche, elle offre une occasion rare, dans le contexte actuel, de parler de paix et de coexistence.
Abraham Rahamim est mort au combat pendant la guerre des Six Jours. En 1967, son fils Yuval avait 8 ans. «Tout ce que je voulais, c’était tuer des Arabes» dit-il avec un sourire gêné. Il a fallu plus de quarante ans à Yuval pour comprendre que sa soif de vengeance était comme une blessure qui se rouvre sans cesse. En 2010, il rejoint les 600 membres du Forum des familles israéliennes et palestiniennes endeuillées, fondé en 1995. Il en est aujourd’hui le co-directeur.
Depuis dix-neuf ans, le Forum organise, avec les Combattants pour la Paix, une cérémonie commémorative commune entre Israéliens et Palestiniens. C’est devenu au fil des années, « le plus grand événement pour la paix sur la planète », » disent fièrement les responsables de la communication. En 2023, elle avait rassemblé 15 000 personnes à Tel-Aviv, 200 000 à travers le monde.
Cette année, il est impossible d’organiser une cérémonie en personne. « Avec la Cisjordanie sous blocus, cela ne sert à rien d’essayer d’obtenir des permis pour les Palestiniens. » Yuval explique. C’est aussi une question de sécurité. Dans le climat actuel, les organisateurs craignent que les railleries et les accusations de trahison de la part des militants d’extrême droite ne se transforment en