EMMANUEL DUNAND / AFP
Moody’s met Michel Barnier et la France sous pression avec sa notation (image d’illustration)
MAUVAIS ÉTUDIANT – » Il faut poursuivre les efforts « . Ce vendredi 25 octobre, la France a échappé à une dégradation de sa note de dette souveraine par Moody’s, mais bénéficie désormais d’un sursis : l’agence a déploré la situation des comptes publics, et a signalé qu’elle envisageait une dégradation dans les prochains mois. .
Moody’s a maintenu la note de la France à Aa2, mais a abaissé la perspective de stable à négative. Cette décision « Cela reflète le risque croissant que le gouvernement français ne mette pas en œuvre des mesures permettant d’éviter des déficits budgétaires plus importants que prévu »a souligné Moody’s dans son communiqué.
La décision de Moody’s intervient en plein débat à l’Assemblée nationale sur l’effort de 60 milliards d’euros envisagé par le gouvernement dans son projet de budget pour 2025 afin de réduire le déficit public à 5% du PIB et tenter de reprendre le contrôle d’un déficit colossal. dette.
Le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, Antoine Armand, a indiqué qu’il « prendre note » de cette décision, et a affirmé que « La France a une vraie puissance économique » et est « capable de mener des réformes majeures »dans une réaction transmise à l’AFP.
Moody’s met en lumière l’instabilité politique en France
Moody’s a néanmoins déploré une détérioration budgétaire qui « dépasse (ses) attentes et contraste avec celles des gouvernements de pays ayant une note similaire ».
L’agence de notation a également noté des risques « accru par un environnement politique et institutionnel peu propice à une coalition autour de mesures politiques susceptibles d’améliorer durablement le solde budgétaire ».
La remarque « Aa2 » est l’équivalent de 18 sur une échelle de 20 niveaux de notation. Elle se situe un cran au-dessus des deux autres grandes agences, Fitch et S&P (« AA-« ).
Le maintien de cette note à ce stade signifie que « la solidité de notre économie reste reconnue »a commenté le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, vendredi soir dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, lors des débats sur le projet de budget 2025.
La décision de Moody’s intervient deux semaines après celle de Fitch, qui a placé la France sous « perspectives négatives » sans baisser sa note. L’agence S&P doit rendre sa décision le 29 novembre. En mai, elle a abaissé la note française de « AA » a « AA-« .
Deuxième poste budgétaire
Pour l’instant, la dette française séduit toujours les investisseurs, mais ses taux d’intérêt se situent désormais au niveau de ceux de pays comme le Portugal ou l’Espagne, jugés plus risqués.
« Notre dette est soutenable, elle s’achète, elle se finance, elle est considérée avec une certaine qualité. Si nous voulons que cela continue ainsi à l’avenir, nous devons redresser nos comptes et réduire nos dépenses publiques.»a déclaré Antoine Armand, dans un entretien à l’AFP avant l’annonce de la décision de Moody’s.
Le fardeau de la dette est aujourd’hui le deuxième poste budgétaire derrière l’éducation, avec plus de 50 milliards d’euros, et il pourrait devenir le premier d’ici 2027. Cela réduit encore davantage les marges de manœuvre financières.
Le gouvernement entend réduire le déficit public de 6,1% du PIB en 2024 à 5% en 2025, et revenir aux standards européens en 2029, avec 2,8%.
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