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Moody’s met en garde la France contre l’abrogation de la réforme des retraites

Moody’s met en garde la France contre l’abrogation de la réforme des retraites

L’agence de notation prévient que l’abrogation de réformes, «comme la libéralisation du marché du travail et la réforme des retraites», pèserait sur la note de la France si elle affectait la croissance ou la trajectoire budgétaire du pays.

L’agence de notation Moody’s a prévenu mardi 9 juillet que l’abrogation de la réforme des retraites et une baisse de la volonté du gouvernement de faire des économies pourraient avoir un impact négatif sur la note de la France, et a souligné les « difficultés » à venir dans le vote des lois.

L’agence, qui note actuellement le pays à Aa2 avec une perspective stable, prévient que cette perspective pourrait être abaissée à « négative » en fonction de l’impact des négociations politiques sur la trajectoire budgétaire ou de croissance.

Sans majorité claire, « voter des lois sera certainement difficile ». « Compte tenu des contraintes » auxquelles doit faire face un tout nouveau gouvernement, « une consolidation budgétaire par (une réduction des) dépenses en 2025 » est « peu probable », a déclaré Moody’s dans un commentaire. Une augmentation des recettes est également « improbable ».

La France «sous pression» sans réduction du déficit

Les résultats des élections sont défavorables à la capacité de la France à emprunter dans des conditions favorables, estime Moody’s. Chargée comme ses homologues Fitch et S&P d’évaluer la capacité des pays à rembourser leur dette souveraine, l’agence s’inquiète surtout de l’augmentation possible du coût des intérêts payés sur la dette.

« Une diminution de l’engagement du gouvernement en matière de consolidation budgétaire augmenterait la pression » sur le crédit, a déclaré l’agence.

Le taux d’intérêt à 10 ans en France a peu changé après le second tour des élections législatives, mais a augmenté plus fortement après le premier tour.

L’abrogation de réformes, « comme la libéralisation du marché du travail et la réforme des retraites », pèserait sur la note si elle affectait la croissance ou la trajectoire budgétaire du pays. Lundi soir, l’agence S&P Global prévenait déjà que la note de crédit de la France serait « sous pression » si le pays « ne parvenait pas à réduire son important déficit public ». L’agence américaine avait dégradé la note de la France du troisième cran « AA » au quatrième « AA- » fin mai, quelques mois après l’annonce d’un déficit public bien plus élevé que prévu.

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