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Moody’s maintient la note de la France mais abaisse sa perspective à « négative »

Après l’agence de notation Fitch, il y a deux semaines, c’est au tour de Moody’s de dévoiler, vendredi 25 octobre, son évaluation de la note de la dette souveraine de la France. Alors que le pays est fragilisé par la dérive de ses comptes publics, Moody’s a décidé de maintenir la note à Aa2, soit l’équivalent de 18 sur 20, mais a signalé qu’elle envisageait de la dégrader dans les six prochains mois, faisant passer la perspective de de « stable » à « négatif », regrettant la dérive des comptes publics.

Cette annonce était attendue, en plein débat à l’Assemblée nationale sur l’effort de 60 milliards d’euros envisagé par l’exécutif dans son projet de budget pour 2025 afin de réduire le déficit public à 5% du PIB et tenter de reprendre le contrôle d’un dette colossale.

«Je prends note de la décision de l’agence Moody’s»a déclaré le ministre de l’Économie Antoine Armand, qui, malgré les « perspectives négatives » qui accompagne la note, garantit que « La France a une vraie puissance économique. Elle est également capable de mener des réformes majeures. Certaines ont déjà produit des résultats probants en termes d’emploi ou d’attractivité économique pour notre pays. C’est avec cette même énergie que le gouvernement agira pour redresser nos finances publiques. »dit-il.

La décision de Moody’s pourrait peser sur les taux auxquels la France emprunte sur les marchés, alors qu’elle est déjà sous pression en raison de ses difficultés budgétaires et de l’instabilité politique consécutive aux élections législatives anticipées. La dette française continue de séduire les investisseurs, mais ses taux d’intérêt se situent désormais au niveau de ceux de pays comme le Portugal ou l’Espagne, considérés comme plus risqués.

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S&P doit se prononcer fin novembre

« Nous sommes aujourd’hui, en Europe, l’un des pays les plus isolés en termes de déficit et de dette »Et « nos partenaires européens nous surveillent »a reconnu mardi sur TF1 le ministre de l’Économie et des Finances, Antoine Armand.

Le fardeau de la dette est aujourd’hui le deuxième poste budgétaire derrière l’éducation avec plus de 50 milliards d’euros et il pourrait devenir le premier d’ici 2027.

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Pour préserver la crédibilité de la France, le gouvernement souhaite réduire en 2025 les dépenses publiques et augmenter les impôts des entreprises et des contribuables fortunés. Il peine cependant à convaincre une Assemblée nationale fragmentée, où il est minoritaire. L’exécutif entend réduire le déficit public de 6,1% du PIB en 2024 à 5% en 2025 pour revenir aux normes européennes en 2029, à 2,8%.

Alors que la croissance atteindrait 1,1% en 2025, la dette publique continuerait d’augmenter pour approcher 115% du PIB, soit presque le double du maximum fixé à 60% par Bruxelles.

Le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde mercredi contre un risque de dérapage important sans efforts supplémentaires : le déficit atteindrait alors 5,9% en 2025 et se maintiendrait à ce niveau en 2029, avec un pic de dette à 124,1% du PIB à cet horizon.

Le 11 octobre, Fitch n’a pas abaissé immédiatement la note attribuée à la dette française, la maintenant à AA−, l’équivalent de 17 sur 20, mais a également ajouté une « perspectives négatives ». En clair, si la situation n’est pas rapidement redressée, si les promesses de redressement des comptes publics ne sont pas tenues, la note risque d’être revue à la baisse lors de la prochaine revue.

L’agence S&P doit, de son côté, rendre sa décision le 29 novembre.

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Le Monde avec l’AFP

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Cammile Bussière

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