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Moody’s maintient la note de la France

L’agence de notation maintient la note de la France à Aa2, la 3ème notation la plus élevée. L’agence de notation Fitch a également maintenu la note souveraine de la France.

Le couperet vient de tomber. L’une des trois principales agences de notation, Moody’s, a décidé de ne pas toucher à la note de la France, qui reste au niveau « Aa2 ». Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a finalement eu raison d’être « calme » mercredi au micro de BFM Business, alors que les indicateurs allaient dans le sens d’une dégradation.

Plus tard dans la soirée, l’agence de notation Fitch a annoncé qu’elle maintenait inchangée la note souveraine de la France.

Dernièrement, les mauvaises nouvelles s’accumulent en provenance de Bercy. Fin mars, l’exécutif confirmait le dérapage du déficit public pour 2023 à 5,5% du produit intérieur brut (PIB), soit 0,6 point au-dessus des estimations initiales.

Cela a été suivi d’une réévaluation des prévisions du solde négatif des finances publiques à 5,1% pour cette année, contre 4,4% initialement prévu. Dans le même temps, l’exécutif a abaissé sa prévision de croissance à 1%, au lieu de 1,4%. Un chiffre que les experts jugent néanmoins encore trop optimiste. La Banque de France prévoit par exemple une hausse du PIB de 0,8% en 2024.

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Refus évité

La trajectoire de réduction du déficit public à 3% pour 2027, dévoilée dans le nouveau pacte de stabilité, a néanmoins été jugée « improbable » par Moody’s. La promesse de dix milliards d’euros d’économies supplémentaires car le millésime actuel, après l’annulation de 10 milliards d’euros supplémentaires de crédit en février, semblait encore une fois assez maigre pour convaincre l’agence. La France conserve néanmoins l’une des meilleures évaluations possibles.

Si la crainte de voir les coûts d’emprunt du pays s’envoler sur les marchés financiers était quasiment inexistante – les analystes de l’UBS estiment que la dégradation de la note française entraînerait une hausse des taux d’intérêt de 0,05 à 0,07 % par rapport au niveau d’endettement allemand – une dégradation ont été perçus comme un camouflet pour le gouvernement.

Les oppositions auraient eu carte blanche pour remettre en question la politique de l’exécutif. « S’il y a une dégradation, le principal danger viendrait des oppositions », estimait en début de semaine un proche du ministre de l’Economie dans les colonnes du Parisien.

Les Républicains auraient eu de nouvelles cartouches pour fustiger les « gestion désastreuse des finances publiques ». Eux, qui ont pris les devants ces derniers jours en annonçant la création d’une commission d’enquête sur « les raisons de la très forte croissance de la dette française sous la présidence d’Emmanuel Macron et ses conséquences sur le pouvoir d’achat des Français ».

A l’inverse, la gauche aurait pu profiter de cette décision pour évoquer la nécessité d’une augmentation des impôts sur les plus grandes fortunes et entreprises. Si le gouvernement refuse catégoriquement de remettre en cause son dogme fiscal, une « task force » doit produire des propositions « sur la taxation des rentes » d’ici fin juin. L’introduction d’une taxe sur rachats d’actionsune pratique devenue plus populaire ces dernières années, se retrouve dans les petits journaux.

Tous les regards sont désormais tournés vers Standard and Poor’s. L’agence doit rendre son verdict fin mai. Une mauvaise nouvelle serait vécue comme un véritable affront pour la majorité, à quelques jours seulement du élections européennes.

Cammile Bussière

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