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Moody’s assombrit son jugement sur les banques françaises

Après avoir attaché une perspective « négatif » à la notation de crédit de la France vendredi dernier, l’agence de notation américaine Moody’s a annoncé qu’elle faisait de même avec les notations de plusieurs établissements bancaires français. La perspective passe ainsi de  » écurie «  a « négatif ». Concrètement, ces notes pourraient être revues à la baisse dans les prochains mois.

Cette dégradation des perspectives des banques françaises se justifie par « la récente dégradation de la trajectoire budgétaire (de la France) et le risque que le gouvernement ne soit pas en mesure de mettre en œuvre des mesures qui empêcheraient une dégradation durable de la capacité d’endettement de l’État ». explique Moody’s.

« Cette mesure reflète l’affaiblissement de la capacité de l’État français à soutenir les banques systémiques et stratégiques du pays lorsque cela est nécessaire »a soutenu Moody’s.

Les établissements concernés par la décision de Moody’s sont : BNP Paribas, Crédit Agricole SA (entité cotée du groupe mutualiste), sa banque de financement et d’investissement CACIB, ainsi que l’ensemble des banques régionales du groupe, la Banque Fédérative du Crédit Mutuel, sa banque de détail. filiale CIC, le Crédit Mutuel Arkea et la banque publique Sfil.

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Une décision sans surprise

En fait, la décision de l’agence de notation n’est guère surprenante. C’est la continuité de celle prise par l’agence de notation la semaine dernière. Pour rappel, Moody’s a modifié les perspectives pour la France de  » écurie «  a « négatif »regrettant la dérive des comptes publics. L’agence de notation a néanmoins maintenu la note « Aa2 » de la France.

Cette décision n’a pas manqué de provoquer une réaction de Bercy.

Le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a indiqué «(prendre) acte de la décision» tout en promettant que « le gouvernement agira pour redresser les finances publiques ».

Une situation budgétaire dégradée

Cet automne, la France est confrontée à une situation budgétaire particulièrement difficile. Le déficit public de la France pourrait atteindre 6,2% du PIB d’ici la fin de l’année. Dans ces conditions, le gouvernement de Michel Barnier a été contraint de présenter un budget tablant sur 60 milliards d’euros d’économies. Mais l’absence de majorité au Palais Bourbon pourrait convaincre l’exécutif d’utiliser l’article 49-3 de la Constitution pour faire adopter le budget sans vote.

Une situation institutionnelle chaotique qui risque d’accroître les inquiétudes de Moody’s et qui place la France dans le viseur des marchés financiers.

(Avec l’AFP)